North American Porcupine (wikipédia)
Le Porc-épic d'Amérique est le plus grand rongeur au Canada après le castor. Son corps trapu mesure de 0,65 à 1,03 mètre de longueur avec la queue et pèse habituellement entre 4,5 à 13,5 kg.
Image:Stekelvarken
Décoration métisse en piquants de porc-épic
Les Premières nations faisaient de la décoration en piquants de porc-épic depuis des siècles avant l’arrivée des Européens en Amérique du Nord.Les superbes motifs géométriques et plus tard les motifs floraux avaient été remarqués par les premiers explorateurs et représentés par les artistes lors de leurs voyages à travers le pays. Les talents de décoration en piquants de porc-épic n’ont pas disparu immédiatement avec l’intrusion des Européens et la remontée des Métis. Les mères des Premières nations ont enseigné à leurs enfants qui avaient un double héritage les techniques et les méthodes requises pour produire des décorations très détaillées faites avec des piquants de porc-épic.Peu après, les Métis ont commencé à adapter les décorations en piquants pour qu’elles correspondent à leurs propres expressions artistiques. Leur utilisation de couleurs vives et d’expressions fortes reflétaient leur attitude envers qui la vie qui était dynamique. Le bleu le rouge et le jaune étaient parmi leurs couleurs préférées de piquants de porc-épic teints, comme l’ont remarqué les écrivains qui séjournaient dans l’ouest et le nord-ouest canadien de l’époque. Grâce au contact avec les soeurs dans les pensionnats, les filles et les femmes métisses ont adapté leurs talents de décoration en piquants de porc-épic aux nouvelles techniques européennes,comme la broderie avec de la soie et les motifs floraux.Contrairement aux perles de commerce ou aux fils de soie, qui sont prêts à utiliser dès l’achat, les piquants de porc-épic doivent être ramassés et travaillés avant de les manipuler pour la décoration artisanale. Les porcs-épics,quant à eux, sont relativement faciles à attraper car ils se déplacent lentement. Comme ce sont des animaux nocturnes, on les trouve qui somnolent sur des branches d’arbre ou dans des terriers pendant la journée.Une fois tués, on enlève les piquants avant que la peau du porc-épic sèche pour les empêcher de casser. Les piquants sont alors triés selon la taille de 2,5 cm à 12,5 cm et ils sont teints en les plaçant dans un liquide coloré pendant deux à trois heures. On prépare les teintures en utilisant de la matière végétale comme de la mousse, des racines et des écorces mélangées avec de l’eau et l’acide de certaines baies, de l’urine ou de la cendre de bois.La combinaison de matière végétale avec une solution légèrement acide rend la teinture insoluble. Une fois teints, les piquants gardent leur couleur très longtemps avant qu’elle pâlisse. Les longs piquants de porc-épic sont mis de côté et utilisés pour faire les fonds et les plus courts pour le travail plus précis.Pour fixer les piquants sur un morceau de cuir ou de toile, une femme avait besoin d’une alêne, qui perçait des petits trous dans le tissu. L’alêne pouvait être faite avec un os travaillé ou un éclisse d’os. Le motif désiré était ensuite tracé sur l’article avant de percer les trous, et on faisait tremper les piquants pour les assouplir et permettre à l’artisane de les aplatir avec ses dents ou ses ongles.Pour coudre les piquants sur le cuir ou la toile dans les trous percés avec l’alêne, on se servait de babiche, un matériau fibreux et solide qui vient de l’épine dorsale du bison, ou bien on utilisait du fil de coton. Une fois que les piquants étaient cousus sur le motif sur la surface du vêtement, on utilisait un outil pour les aplatir uniformément.Même si les piquants de porc-épic étaient durs et longs, les artisanes métisses pouvaient les manipuler pour faire des motifs floraux très délicats.En fait, comme elles étaient capables de créer des articles si richement décorés et détaillés, les Métisses pouvaient échanger de grandes quantités de leurs oeuvres avec les Premières nations des plaines du nord et du centre.On trouvait de la décoration en piquants de porc-épic sur les chemises, les mitasses, les vestes, les mocassins, les gilets, les chapeaux et aussi sur des articles non vestimentaires. L’influence métisse dans la décoration en piquants de porc-épic a été très forte, surtout chez les Cris des environs.Avant 1800, les Cris faisaient de la décoration en piquants de porc-épic avec des motifs géométriques. Toutefois, vers les années 1820, ils ont adopté de nombreux motifs floraux utilisés par les Métis.Les techniques utilisées pour faire de la décoration en piquants de porc-épic comprenaient l’enroulage, la couture, le tressage et le tissage,chacune ayant ses propres variations. L’enroulage consistait à enrouler un piquant autour d’un objet long, qu’on pouvait plier sans casser, comme un cheveu ou une lanière de cuir. Le «réseau» était une forme d’enroulage commun chez les Métis. En se servant de plusieurs fines lanières de cuir horizontales, l’artisane enroulait deux lanières à la fois avec un piquant de porc-épic, alternant entre les lanières de temps en temps. Cette technique produisait un motif qui ressemblait à un filet. L’enroulage était aussi utilisé pour faire des rosettes ou des disques en piquants de porc-épic, que les Indiens des Premières nations portaient au départ ou pour décorer les étuis de fusils, les selles et les tipis.La couture était aussi populaire. L’artisane pliait un piquant de porc-épic aplati par-dessus et par-dessous les points en cousant le piquant sur le cuir. La variété de technique de couture et la souplesse de la babiche ou du fil de coton permettaient à l’artisane de créer un grand assortiment de motifs qui n’étaient pas possibles avec d’autres techniques de fixation. Le point sur place, quand on enroulait un piquant autour du fil et qu’on le cousait sur un endroit, était populaire chez les Métis parce que ça servait à produire un travail de lignes délicates comme des motifs floraux. Pour le tressage, les piquants de porc-épic étaient passés par devant et par derrière entre deux lanières de babiche qui étaient ensuite enroulées autour d’un objet. Chez les Métis, cette forme de décoration en piquants de porc-épic était utilisée pour décorer des articles fonctionnels comme des fouets et des manches plutôt que des vêtements.Le tissage était aussi utilisé pour faire de la décoration en piquants deporc-épic. Les piquants de porc-épic étaient entrelacés avec des fils horizontaux sur un métier en archet. Les piquants de étaient disposés entre des chaînes ou des fils verticaux, qui allaient d’un bout à l’autre de l’archet et qui étaient serrés par la tension de l’archet. Ils étaient fait avec de la babiche ou de la fibre végétale. Les trames ou fils horizontaux alternaient par-dessous et par-dessus les piquants de porc-épic pour les tenir en place le long des chaînes. Une longueur désirée de tissage était terminée et elle servait de doublure ou d’appliqué sur une autre surface. En utilisant des piquants de porc-épic teints de diverses couleurs, la tisserande pouvait produire des motifs géométriques assortis sur le métier, un prolongement de la préférence des motifs des Cris. Au fil du temps, cependant, avec les perles du commerce qui devenaient plus communes, les femmes se rendirent compte qu’elles pouvaient également produire des motifs compliqués en cousant des perles sur les vêtements ou en utilisant de la broderie avec de la soie. La décoration en piquants de porc-épic exigeait que les gens tuent ou effraient les porcs-épics, ramassent les piquants, les préparent et les teignent avant de les utiliser pour la décoration. Si les porcs-épics n’étaient pas disponibles, ils devaient en échanger avec d’autres groupes pour obtenir ces piquants. Les perles, le fil de coton et le fil de soie sont devenus de plus en plus communs au début et au milieu du dix-neuvième siècle dans tout le centre du Canada, et les femmes se rendirent vite compte des avantages du travail avec ces fournitures.Si la décoration en piquants de porc-épic a connu un déclin de popularité chez les artisanes métisses au milieu et à la fin du dix-neuvième siècle, de nombreux motifs produits utilisaient des perles et de la broderie avec de la soie assorties de broderie avec des piquants de porc-épic. Les motifs floraux avec de la soie brodée et perlés étaient, à un certain degré,des copies de motifs avec des piquants de porc-épic. Les fournitures européennes étaient beaucoup plus faciles à travailler que les piquants de porc-épic autochtones et permettaient aux femmes d’élaborer encore plus leurs motifs déjà compliqués.
«Métis Beadwork, Quillwork and Embroidery».
Young, Patrick.
Les Indiens des plaines abandonnent progressivement la broderie de piquants de porc-épic à des périodes différentes selon les communautés.
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