• Peut être une image de 4 personnes, artillerie et texte
    Les Métis sont un peuple et une nation indigènes distincts reconnus dans la Loi constitutionnelle de 1982 comme l'un des trois peuples autochtones du Canada. Ils ont émergé dans le nord-ouest historique à la fin du 18e siècle, à l'origine la progéniture mixte des femmes autochtones et des commerçants de fourrures européens. Alors que cette population a établi des communautés distinctes de celles des Indiens et des Européens et qu'elle est mariée entre eux, les Métis ont émergé avec leur propre culture, leurs traditions, leur langue (Michif), leur mode de vie, leur conscience collective et leur nation.
    Leur patrie couvre les belles provinces des prairies du Manitoba, de la Saskatchewan et de l'Alberta, tout en touchant certaines parties de l'Ontario, de la Colombie-Britannique, des Territoires du Nord-Ouest et du nord des États-Unis.
    Source de l'image : Atlas des peuples autochtones du Canada(Famille métisse en 1872)
     
     
     
     
     

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  • Hymne Métis
    PEUPLE MÉTIS, SOUVIENS-TOI...
    Peuple métis
    Tu as bravé les lois
    Ton esprit fait la foi
    Peuple métis, souviens-toi
    Peuple métis
    Quand tu parles à la terre
    C’est à ta propre mère
    Ta famille régnera
    Peuple métis, souviens-toi
    Peuple métis
    Tu as souffert. Pourquoi ?
    Pour devenir le roi
    D’une nation entière
    Emportant le mystère
    Ton cœur seul le saura
    Peuple métis, souviens-toi.
    Peuple métis
    Tes enfants sont si beaux
    L’espoir du renouveau
    D’une nation entière
    Allant vers la lumière
    Dans un ultime combat
    Métis tu resteras
    Peuple métis, souviens-toi
    Dans l’Amour et la joie
    Peuple métis tu es là.
    (c) Jean-Marc Philippe Duval, studio Spinner, Nancy - SACEM, Paris.

     

     

     

     


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  • © YGRECK

    GÉNOCIDE AUTOCHTONE AU NORD DE LA FRONTIÈRE CANADO-AMÉRICAINE : LES MÉTIS AUSSI SONT DU NOMBRE DES VICTIMES

    UN BILLET D'AKAKIA (LES DÉLIRES D'AKAKIA, 1ER JUILLET 2021) 

    Ce que nous découvrons, dans toute son horreur (1) n’est pas arrivé spontanément. Cela fait partie d’un plan d’élimination totale de tous les Autochtones du Canada mis en place à la conclusion de la guerre de 1812 (2), et appliquons-nous à ne pas oublier que les Métis ont été les premiers à y goûter ! Évidemment, mon cœur accompagne toutes les familles amérindiennes qui pleurent aujourd’hui leurs morts par centaines et par milliers, mais il faut également se souvenir que les premiers à disparaître sous la houlette des envahisseurs coloniaux anglo-saxons sont les Métis.

    D’abord les Métis de l’Est, éliminés totalement du décor par la fameuse loi de 1851, passée exclusivement pour les autochtones du Bas-Canada, laquelle enlevait à la mère le droit naturel de transmettre à toute sa descendance, son identité, sa reconnaissance et ses droits naturels. Cette loi génocidaire a eu pour conséquence immédiate de faire disparaître de l’univers canadien plus de 90% des Autochtones du Québec, non seulement des statuts législatifs officiels de la colonie appelée à devenir pays, mais également des livres d’histoire. Rarement aura-t-on vu, dans toute l’histoire de l’humanité, un plan d’extinction si totale et si près de la perfection. Et il y eut ensuite le coup donné à nos frères et à nos sœurs Métis de l’Ouest, lors de la guerre que le gouvernement leur a livrée jusqu’à la pendaison de Louis Riel, en 1885.

    Le gouvernement fédéral, coupable au premier titre de cette macabre politique d’extermination, tente de se libérer aujourd’hui de cette tâche de sang indélébile en plaidant pour une réconciliation (3). Facile à plaider quand on est surpris en flagrant délit, avec l’arme du crime dans les mains. Mais pour que cette réconciliation soit possible et significative dans les faits, il faut que les gestes accompagnent les paroles et y inscrire tous les autochtones du pays quels qu’ils soient, et entendons bien Métis et Inuits comme Amérindiens.

    Article paru le 1er juillet 2021 dans le blog de l'historienne métisse Russel-Aurore Bouchard, Les délires d'Akakia, Les délires d'Akakia: Génocide autochtone au nord de la frontière canado-américaine : les Métis aussi sont du nombre des victimes

    NOTES

    1. Entre le 27 mai et le 1er juillet 2021, les restes de 1505 enfants autochtones ont été exhumés à proximité d'anciens pensionnats autochtones ou écoles résidentielles dans plusieurs provinces : Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario. Les recherches se poursuivent dans tout le Canada.

    Apparues dès le début du XIXe siècle, les écoles résidentielles ou pensionnats autochtones étaient des établissements destinés à scolariser, à évangéliser et à assimiler les enfants amérindiens. En fait, il s'y commit jusque dans les années 1980 un véritable génocide humain et culturel : séparés de leurs familles, confrontés à une langue et à des coutumes étrangères, soumis à une discipline brutale et à de rudes travaux physiques, beaucoup de jeunes Autochtones moururent de malnutrition, de maladies et de mauvais traitements. Notre époque a également recensé de nombreux cas d'abus physiques, sexuels et psychiques, ainsi que des stérilisations forcées, des tortures et des meurtres (découverte de plusieurs charniers d'enfants). Avant l'exhumation des restes des 215 enfants à Kamloops (Colombie-Britannique), le 27 mai 2021, on estimait à environ 4134 le nombre des victimes de ces écoles, et la plupart des survivants souffrent encore aujourd’hui de séquelles psychologiques.

    2. La guerre de 1812 opposa deux ans durant les États-Unis et la Grande-Bretagne, entraînant le Canada, alors colonie britannique. De nombreux affrontements eurent lieu dans le Haut-Canada, le Bas-Canada, autour de la région des Grands Lacs, sur la côte Atlantique et aux États-Unis. Une trentaine de tribus de Premières Nations et plusieurs centaines de Métis se rallièrent aux Anglais afin de stopper l'expansionnisme américain. En 1813, sous le commandement du chef shawni Tecumseh (1768-1813), ils remportèrent les batailles d'Ogdenburg (État de New York ; 22 février) et du Fort-Michillimackinak (Michigan, États-Unis ; 17 juillet) ; puis, après sa mort au combat, le 5 octobre à Chatham-Kent (Ontario), celles de la Chateauguay (Québec, 26 octobre ; menée par le capitaine canadien Charles-Michel de Salaberry) et de Crysler Farm (Ontario, 11 novembre). Après la signature du Traité de Gand (1814), qui mit fin au conflit, la contribution des Autochtones à la victoire fut largement négligée, puis oubliée : passant sous la domination des colons britanniques de plus en plus nombreux, ces derniers perdirent non seulement leurs terres mais leur influence politique, sociale, leur autosuffisance et leur autodétermination. 

    3.  Voir l'article de Russel-Aurore Bouchard dans notre site  : « Commission de vérité et réconciliation : sans les Métis du Québec, rien ne pourra être fait dans le bon sens », 21 juin 2015, ISMÈNE TOUSSAINT (ismenetoussaint.ca)

    Entre 2007 et 2015, la Commission de vérité et réconciliation a parcouru le Canada pour recueillir les témoignages des Autochtones ayant subi des sévices dans les pensionnats religieux qui avaient été fondés dès le XIXe siècle, ainsi que pour faciliter la réconciliation entre ceux-ci et les non-Autochtones. Au mois de juin 2015, elle a rendu un rapport officiel concluant que les Premiers peuples avaient été victimes d'un « génocide culturel ». Désormais, seul un réengagement important de l'État pour leur permettre un accès à l'égalité des chances peut paver la voie vers une véritable réconciliation. De nombreux articles de presse sur cette question ont été réunis dans le présent site : voir la catégorie « Dossiers : Autochtones », en haut à gauche, sur notre page d'accueil.
    (Notes d'I. Toussaint)

     

    © Akakia, Les délires d'Akakia -

     

     


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  •  PAR RUSSEL-AURORE BOUCHARD, HISTORIENNE MÉTISSE1
    (CHICOUTIMI, SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN)

    Création du WAMPUM des MÉTIS du QUÉBEC

         

    Le 29 mars 2021 - Wampum de porcelaine créé spécialement pour marquer l'existence de la nation métisse du Québec. Les motifs représentés marquent symboliquement notre présence et notre existence sur cette terre d'Amérique. De chaque côté, deux chaînes de montagnes (au nord, les Monts Valin et au sud, les Apalaches). Au centre, deux losanges qui marquent la rencontre des deux peuples fondateurs, Européens et Indiens, unis pour l'Éternité dans l'histoire des peuples. La branche de porcelaine représente la cabane commune que nous habitons et partageons. (Réalisation : Russel-Aurore Bouchard, Métisse de la Boréalie québécoise).

     

    MISE EN CONTEXTE

      Création du WAMPUM des MÉTIS du QUÉBEC

    Joseph-François Lafitau2, auteur de Mœurs des Sauvages américains (1724), explique que chez les Indiens de l’Amérique du Nord, « toutes les affaires se traitent par des branches et des colliers de porcelaine, qui leur tiennent lieu de paroles, d’écritures et de contrats. » Ces porcelaines n’ont rien à voir avec la porcelaine de Chine ou de France. « Celle-ci est tirée de certains coquillages de mer, connus en général sous le nom de porcelaines, et distingués par différents noms particuliers que leur donnent les curieux, et qui sont déterminés par la diversité de leurs espèces, de leurs figures et par la variété de leurs couleurs (...) Il y a des porcelaines de deux sortes ; l’une est blanche, et c’est la plus commune. On se sert de celle-là plus universellement, pour faire quantité d’ouvrages dont les hommes et les femmes ont coutume de s’orner. L’autre est d’un violet obscur, elle est beaucoup plus recherchée que la première ; et plus elle tire sur le noir, plus elle est estimée. »

     

    Création du WAMPUM des MÉTIS du QUÉBEC

    La porcelaine qui sert pour les affaires d’État est toute travaillée en petits cylindres de la longueur d’un quart de pouce et gros à proportion. On les distribue en deux manières, en branches et en colliers. Les branches sont composées de cylindres, enfilés sans ordre, à la suite les uns uns des autres, comme des grains de chapelet ; la porcelaine en est ordinairement toute blanche, et on ne s’en sert que pour les affaires d’une légère conséquence, ou que comme d’une préparation à d’autres présents plus considérables. 

    Les colliers sont de larges ceintures, où les petits cylindres blancs et pourpres sont disposés par rangs et assujettis par de petites bandelettes de cuir, dont on fait un tissu assez propre. Leur longueur, leur largeur et les grains de couleur se positionnent à l’importance de l’affaire. Les colliers communs et ordinaires sont de onze rangs de cent quatre-vingts grains chacun. »

    Article paru le 29 mars 2021 dans le blog de Russel-Aurore Bouchard, Le peuple métis de la Boréalie, Chicoutimi, https://metisborealie.blogspot.com/

    NOTES

    1. Né homme à Chicoutimi (Saguenay-Lac-Saint-Jean, Québec), ce n'est qu'en 2007 que l'historien Russel Bouchard osera affirmer publiquement son identité féminine, son « être aux deux esprits » – pour reprendre sa propre expression –, sous le nom de « Russel-Aurore ». Titulaire d'une maîtrise en histoire, cette Métisse écossaise, montagnaise et québécoise, a exercé les professions d'armurière et de conservatrice de musée avant de se consacrer pleinement à l'écriture. Polémiste inspirée par Voltaire, elle s'est fait connaître dans les médias et par le biais de ses blogues, Le Peuple métis de la Boréalie et Les Délires d'Akakia pour ses prises de position tranchées sur les sujets qui fâchent. Avant tout défenseure de ses compatriotes, elle est l'auteure d'une œuvre colossale portant sur sa région (La vie quotidienne à Chicoutimi au temps des fondateurs, 5 vol., 1994-2016; Chroniques d'histoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, 3 vol., 2011-2015) et sur les Métis : La Communauté métisse de Chicoutimi : fondements historiques et culturels (2005); Le Peuple métis de la Boréalie : un épiphénomène de civilisation (2006); La longue marche du Peuple oublié/Ethnogenèse et spectre culturel du Peuple métis de la Boréalie (2006); Quand l'Ours métis sort de sa ouâche (2007); Les Dits des Métis de la Boréalie – Évocation des textes fondateurs (2008); Naissance d'une nouvelle humanité au cœur du Québec (2013); Otipemisiwak : Ils ont inventé l'Amérique (2016) ; La Piste des Larmes – Un Canadien français témoin du génocide des Indiens des Grandes Plaines (2017); Héros de mon enfance et secrets d'histoire (2019). Pour une bibliographie exhaustive, consulter le site Wikipédia.

    2. Jean-François Lafitau (1681-1746). Missionnaire, enseignant, ethnographe-historien et botaniste français. Originaire de Bordeaux, ce prêtre jésuite et professeur arriva en 1711 en Nouvelle-France et s’établit à Sault Saint-Louis (actuelle ville de Kahnawake). Féru de botanique, il découvrit la similarité entre le ginseng américain et le ginseng chinois, et publia en 1718 un Mémoire présenté au régent du royaume de France, concernant la précieuse plante du gin-seng de Tartarie. Également passionné par la vie et la culture des Iroquois, il fit paraître six ans plus tard un nouvel ouvrage, Mœurs des Sauvages en Amérique, qui comparait les coutumes des sociétés antiques avec celles des Amérindiens, mettant en valeur le système de parité des Iroquois ainsi que l’importance du rôle des femmes. Il est en quelque sorte le « père de l’anthropologie scientifique ».

    (Notes d'I. Toussaint)

     

     

    © Russel-Aurore Bouchard -
    Joseph-François Lafitau -

     

     

     


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  • Article d'Ismène Toussaint 

    Statue du premier ministre John A. Macdonald
    À plusieurs reprises, des militants l'ont couverte de peinture imitant du sang

    GÉNOCIDE

    PAR LA SOCIÉTÉ DES AMIS DE LOUIS RIEL (19 MAI 2019)

    (TRADUIT DE L’ANGLAIS ET ANNOTÉ PAR ISMÈNE TOUSSAINT)

    Les Amis de Louis Riel (Friends of Louis Riel Society) sont une société non-partisane qui s’est constituée en Colombie-Britannique afin d'engager les soutiens canadiens et internationaux du chef métis à participer à des discussions et des actions créatives visant à lui donner une place correcte dans l’histoire du Canada. Elle a une vision à long terme de la réconciliation entre les Blancs et les Autochtones, susceptible de mener à la reconnaissance de Louis Riel comme « Père autochtone (métis) de la Confédération ». 

    La formation de la Confédération du Canada, en 1867, s’accompagna du transfert du contrôle législatif et judiciaire au nouveau premier ministre, Sir John A. Macdonald (1). Celui-ci commença immédiatement à consolider sa nouvelle nation en acquérant secrètement le Nord-Ouest auprès de la Compagnie de la Baie d’Hudson (2), une société financière internationale,  et en s’immisçant dans les affaires des nations autochtones qui demeuraient dans tout le pays.

    En 1869, le nouveau parlement canadien, outrepassant les engagements qui avaient été pris par les Britanniques par le biais de la Proclamation royale de 1763 et de l’Acte de Québec (3), fit adopter la désormais célèbre « Loi des Indiens ». Solidement fondée sur la « doctrine de la découverte » (4), la plus coloniale des lois - ou plus exactement, des séries de lois -, déclara que les Indiens ne pouvaient être légalement propriétaires d’aucune terre sans un permis délivré par le ministre. Incroyable mais vrai, cela comprenait les anciens territoires des Mi’kmaqs de la côte Atlantique, les Hurons Wendats du Saint-Laurent et de la région des Grands Lacs, les Cris et les Dénés des grandes forêts boréales, et bien d’autres, tels la Confédération des Haudenosaunee (Iroquois) et les Assiniboines, les Cris et les Pieds-Noirs des Plaines, et les centaines de nations de la côte Ouest, jusqu’aux Innus de l’Arctique. Cet acte perdure de nos jours. 

    Tous ces peuples avaient d’anciens droits héréditaires sur leurs terres. La Grande-Bretagne avait également accordé des droits à nombre d’entre eux pour services rendus. Par conséquent,  cette ingérence monumentale dans les affaires des nations autochtones et dans leur droit aux terres héréditaires garanties par des traités, était contraire à la Proclamation royale de 1763, ainsi qu’aux traités subséquents qui avaient été signés entre les Britanniques et les nations autochtones. Dans de nombreux cas, les premiers comptaient sur le soutien militaire de ces nations lors des guerres prolongées avec les Français et les Américains, et leur avaient octroyé certains droits que le Canada venait d'abroger.

    Non seulement par un fait naturel mais dans la loi britannique, la « possession indienne » (autochtone) de la terre, fondée à la fois sur le droit héréditaire et sur le droit juridique, était antérieure à la Confédération canadienne, souvent depuis des siècles ; et elle avait été garantie par des traités confirmés par la Couronne britannique et son système législatif. Mais rien de tout cela ne concernait le pragmatique John A. Macdonald et les avides colonialistes canadiens de toutes les couleurs politiques : libéraux, conservateurs, wigs, tories, réformistes. Macdonald refusa aux Indiens leurs propres terres et des droits humains. Les Indiens étaient désormais les « pupilles » d’un état canadien « emplumé », dépourvues de droits, en particulier de ceux de propriété.

    John A. Macdonald est légitimement reconnu comme le « père du Dominion du Canada ». Mais la question doit se poser : « Quelle sorte de père condamne les membres de sa famille à une vie de désespoir, arrachant les enfants à leurs proches, les privant de nourriture - « Mange un jour - crève de faim le suivant ? ». La politique de Macdonald rejoint le critère de génocide, tel que l’avait souligné l’ONU en 1948, lors de sa Convention sur le génocide qui inclut « les actes commis dans l’intention de détruire tout ou partie d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux ».

    On doit féliciter et remercier le Musée canadien des Droits de l'homme (Canadian Museum of Human Rights) [fondé en 2014 à Winnipeg, Manitoba] pour avoir reconnu publiquement le génocide commis contre les Autochtones ; et aussi de considérer l’expérience coloniale du Canada tout entière, depuis le premier contact avec eux jusqu’à aujourd’hui, comme un génocide.

    Cet article a été repris dans louisriel.org, décembre 2020,  http://www.louisriel.org/ArticleView.php?article_id=117

    Rejoignez la Société des Amis de Louis Riel (Friends of Louis Riel Society) sur Facebook : https://www.facebook.com/friendsoflouisriel/

    NOTES

    1. John Alexander Macdonald (1815-1891). Homme d’État canadien d'origine écossaise. Né à Glasgow, il émigra à Kingston (Haut-Canada) dans sa jeunesse et devint membre fondateur du parti libéral-conservateur après les élections de 1854. En 1867, il accéda au poste de premier ministre du Canada et se fit « bâtisseur de la nation », selon ses propres termes, en adjoignant le Québec, le Manitoba, les Territoires du Nord-Ouest, la Colombie-Britannique et l’Île du Prince-Édouard à la Confédération. Toutefois, son implication dans le scandale de la construction du chemin de fer Canadian Pacific – il fut accusé d'avoir touché des pots-de-vin – l’obligea à démissionner en 1873. Grâce à une politique tarifaire qui protégeait le secteur manufacturier en imposant des taxes élevées sur les importations, il revint au pouvoir en 1878 et travailla à une forme de coopération avec l’Angleterre. Mais la pendaison de Louis Riel (le 16 novembre 1885), dont il est le premier responsable, jointe à des problèmes d’alcoolisme et d’opiomanie, rendit la fin de son mandat difficile : il perdit ses appuis politiques au Québec et se heurta à une opposition de plus en plus forte. Il fut néanmoins réélu à la tête du pays en 1890. Au Canada anglais, il est considéré comme l’un des « Pères de la Confédération ».

    2. La Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH ; Hudson’s Bay Compagny, HBC) fut fondée en 1670 à Londres par deux coureurs de bois français, Pierre-Esprit Radisson et Médard Chouart des Groseillers, pour la traite des fourrures dans la baie d’Hudson (Amérique du Nord). Après la chute de la Nouvelle-France en 1763, elle étendit ses postes de traite vers l’ouest et le nord du futur Canada. Au début des années 1800, elle entra en compétition avec la Compagnie du Nord-Ouest (CNO), originaire de Montréal, puis fusionna en 1821 avec elle sous son propre nom, au terme d’un conflit sanglant. Détentrice pendant près d’un demi-siècle de la plus grande partie du territoire canadien, celui-ci lui fut octroyé officiellement par Londres en 1870, en même temps qu’un droit exclusif de traite des fourrures. Cette cession provoqua la révolte des Métis de la colonie de la rivière Rouge, qui fut écrasée dans le sang. Par la suite, les postes de traite devinrent des magasins généraux, puis une chaîne de grands magasins qui existe toujours.

    3. La proclamation de 1763 fut délivrée le 7 octobre de la même année par George III, roi  de Grande-Bretagne, après l'acquisition de territoires français du Canada (et d'une partie de la Louisiane) à la fin de la Guerre de Sept Ans. Elle avait pour objectif d’administer ceux-ci, d’organiser les relations avec les Autochtones en réglementant la traite des fourrures, la colonisation et l’achat de nouvelles terres à la frontière occidentale, et aussi d’assimiler les francophones.

    Seconde loi constitutive de l’administration britannique, l’Acte de Québec, qui reçut la sanction royale le 22 juin 1774, rétablit le régime seigneurial des terres et reconnut aux Canadiens français le droit de conserver leur langue, leur droit civil et leur religion catholique. En 1791, il fut abrogé pour être en grande partie remplacé par l'Acte constitutionnel.

    4. La doctrine de la découverte fut utilisée pendant plusieurs siècles par les colons pour justifier l'occupation, le pillage et l'expansion de territoires au nom de principes juridiques et autres. On la définit actuellement comme « l'héritage légal de principes discriminatoires visant à justifier le comportement des pays découvreurs et colonisateurs ». Selon des membres de l’ONU, elle fut « un vecteur essentiel de l’asservissement des peuples autochtones ».

      

    © Société des Amis de Louis Riel (Friends of Louis Riel Society)

     

     


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  • Riel

    Une photo colorisée du procès de Riel 

     

     


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  •  Metis Stories - DIBAAJIMOWIN

    sur cette page vous allez y découvrir d'anciennes photos colorisées de Métis 

     dibaajimowin.com/metis/colorized-metis-photos

     

     


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  • nous venons de passer les fêtes de fin d'année , alors pour continuer dans l'ambiance  je vous partage cet article que m'avais envoyé Ismène Toussaint en 2019 et qui relate ces fêtes chez les Métis dans l'Ouest Canadien .

    NOËLS TRADITIONNELS MÉTIS DANS L’OUEST CANADIEN

    PAR GEORGE ET TERRY GOULET, HISTORIENS1 (21 DÉCEMBRE 2013)

    (TRADUIT DE L’ANGLAIS ET ANNOTÉ PAR ISMÈNE TOUSSAINT)

    Chaque fois qu’une occasion favorable se présentait, et elles étaient nombreuses, le peuple historique des Métis de l’Ouest canadien adorait fêter, festoyer et célébrer. Tout comme les gens eux-mêmes, ces festivités étaient un mélange de racines françaises, écossaises, irlandaises et indiennes. Alliant bonne nourriture, bonnes boissons, musique vibrante, danses énergiques, chansons animées et discussions joviales, elles débutaient à la tombée du jour et se poursuivaient jusqu’au petit matin. Durant ces réjouissances, la gigue de la Rivière rouge et le violon traditionnel étaient au cœur de l’identité métisse : ils le demeurent aujourd’hui. La source première de cette musique provenait des hivernants de la Compagnie du Nord-Ouest2.

    Au XIXe siècle, la période de Noël et du nouvel an constituait la principale saison de fêtes à la rivière Rouge, avec des activités s’étendant entre dix jours et deux semaines. Ceux qui se trouvaient loin de la colonie pour la chasse hivernale au bison ne manquaient pas ces célébrations. Norbert Welsh nous en donne un exemple dans son livre The Last Buffalo Hunter (Le dernier chasseur de bisons). Dans sa relation, il affirme qu’ils eurent bien du bon temps le jour de l'an 1865 :

    « Nous dansâmes des danses du bon vieux temps ainsi que la gigue de la Rivière rouge, des reels à quatre, à huit, la gigue double, la Chasse au lapin, le Cercle Tucker, les Gouttes de brandy, et toutes les danses des Demi-sangs. Il y avait toujours quantité de violoneux. Presque tous les hommes savaient jouer du violon. Puis nous nous rendîmes dans une autre famille. D'ordinaire, nous avions du bon temps, je peux vous le dire. Nous eûmes beaucoup à manger et à boire. Ces festivités durèrent environ dix jours. »

    L’important entrepreneur métis James McKay (qui était né en 1828 à Edmonton House et qui mourut en 1879 à Saint-James, au Manitoba) offrait invariablement une fête de la nouvelle année pleine de gaieté dans sa maison, à la colonie de la Rivière rouge. Cette habitation s’appelait The Deer Lodge (Le Gîte du cerf) et servait fréquemment de lieu de rencontre aux Métis, aux Indiens, et aux autres résidents de la région.

    Chez M. MacKay, les fêtes du jour de l'an commençaient à la fin de la journée. Elles consistaient en des danses, de la musique, des chansons, des agapes et des échanges conviviaux. Les jeunes hommes portaient leurs plus beaux atours faits maison, tandis que les jeunes dames arboraient leurs plus jolies robes et des corsages ajustés. Tous étaient chaussés de mocassins qui leur permettaient de mouvoir leurs pieds avec aisance et rapidité lors des danses.

    Dans un article intitulé « Red River New Year » (Le nouvel an à la rivière Rouge), l’historienne Margaret A. MacLeod écrivait que « lorsqu'on ouvrait la danse chez M. MacKay, quatre violoneux jouaient en se relayant en duo pour donner la chance à ceux qui étaient épuisés de récupérer. Dans la vaste salle, les danseurs improvisaient un quadrille sur les notes de The Buffalo Girl (La Fille bison) et de The Soldier’s Joy (La Joie du soldat) en se lançant résolument sur la piste. Un souper tardif était servi pendant que les danses se poursuivaient avec fougue jusqu'au cœur de la nuit.

    La nourriture se composait de plats tels que la langue et la bosse de bison, le cerf fumé, les queues de castor, les canards et les oies rôtis, les joints de bœuf et de porc brûlants, le pemmican3, accompagnés de pain banniqueet de thé noir très fort.

    D’autres sympathiques manifestations avaient lieu durant les vacances de Noël et du nouvel an. En 1871, Joseph James Hargrave écrivait ceci dans son livre, Rivière rouge :

    « Bien des déplacements et des visites se succèdent ; des bals, des fêtes familiales et des célébrations sont mis sur pied chez notre parenté. Un des principaux événements ayant cours pendant les vacances est la célébration de la messe de minuit dans la cathédrale de Saint-Boniface, lors du réveillon de Noël. »

    Les mariages étaient chose commune à cette époque de l’année et duraient plusieurs jours avec quantité de festins, de boissons et de danses. En 1843, le fils de Cuthbert Grant père5 épousa une jeune fille métisse à Saint-François-Xavier. La même année, l’un des invités, Robert Clouston, écrivait dans une lettre qui fut publiée en 1961 dans Beaver Magazine, que :

    « Nous atteignîmes la maison de Mr Grant vers midi et trouvâmes tout le monde en train de danser. Mr Grant lui-même était dans cet état heureux que l’on qualifie parfois de «glorieux».... Nous déjeunâmes puis nous nous joignîmes à la danse. Nous dansâmes toute la journée et jusqu’à quatre heures du matin. Nous quittâmes nos hôtes à 9 heures le jour suivant – recrus de fatigue mais le cœur rempli de chaleur, trouvant que le jeune marié était un garçon très chanceux. Un petit-déjeuner fut servi le matin. La coutume voulait que quelqu’un chante une chanson à la mariée afin de recevoir une part du gâteau de mariage. »

    Un autre jour du nouvel an fut témoin d’une course de chevaux sur la rivière Rouge. Des hommes coiffés de chapeaux en laine dans des carrioles firent galoper leurs coursiers parés de rubans le long de la rivière gelée, et de nombreux spectateurs parièrent sur leur équipe favorite.

    Dans son livre Homeland to Hinterland (De la patrie à l’arrière-pays), Gerhard Ens fournit une brève description de la Ronde sociale et saisonnière des Métis (The Social and Seasonal Metis Round) de la rivière Rouge. Ce compte-rendu évoque la saison des fêtes hivernales, ainsi qu'un déjeuner de Noël et la journée du premier de l’an.

    Dans ses Mémoires, Louis Goulet a dépeint le tableau oral d’un banquet métis au XIXe siècle. Il raconte que chacun tentait de surpasser les autres en préparant le repas le plus savoureux. Un concours de chant était institué durant les festivités. Il était suivi par des danses exaltées au rythme de la musique des violons traditionnels, des guitares, des tambours, des instruments à bouche, et d’autres instruments rythmiques à main. Chaque danseur, chaque musicien et chaque chanteur essayait d’éblouir les autres pendant que les spectateurs regardaient avec enthousiasme cette joyeuse rivalité. Un divertissement tel que celui-ci se prolongeait des heures durant et à la fin, il arrivait que les gigueurs les plus endurants découvrent que les semelles de leurs mocassins étaient sur le point de rendre l’âme.

    Dans d’autres communautés, les Métis poursuivaient la même tradition festive. Goulet a mentionné l’existence d’une salle de danse dans le Judith Basin (Bassin de Judith). C’était une enclave de la rivière Missouri, située aujourd’hui dans le Montana où résident de nombreux Métis. Il a précisé que les hommes martelaient un tambour « au rythme de la gigue de la rivière Rouge ». Les danseurs gardaient le tempo en frappant dans leurs mains et en faisant claquer leurs doigts au-dessus de leurs têtes.

    Fort Langley, en Colombie-Britannique, fut établi en 1827 par la Compagnie de la Baie d’Hudson6 avec l’aide, entre autres, des Métis. Des membres de la communauté métisse participaient à des danses dans ce fort. Bien que Noël correspondît aux vacances, la majeure partie des fêtes, à cette période de l’année, se déroulait le jour du nouvel an, selon la coutume en vigueur à la rivière Rouge.

    Dans une lettre adressée à Edward Ermatinger, Archy McDonald, le mari de la matriarche métisse Jane Klein, a rapporté qu’en décembre 1836, Frank (le frère du premier) et cette dernière demeuraient à Fort Colvile (Colombie-Britannique). Avant Noël, Franck quitta le fort mais se retrouva bloqué par la glace à Spokane Forks (même région). Ses hommes et lui-même retournèrent à Fort Colvile. Ils arrivèrent évidemment à temps pour le déjeuner de Noël avec la famille McDonald, puisque Archy a rapporté dans sa lettre qu’ils revinrent :

    « juste au moment où on servait le roastbeef et le pudding aux prunes. Après nous avoir fait honneur, à nous et... à toutes les bonnes choses à Colvile, Frank et ses hommes, qui étaient environ 35, quittèrent à nouveau la fête. »

    Aujourd’hui, la fête de Noël annuelle que la Fédération des Métis de la Colombie-Britannique (BC Metis Federation), parmi d’autres associations, organise pour les enfants et les familles, poursuit la tradition historique des festivités et des célébrations de la saison de Noël métisse. (Noël 2013)

    Article publié le 23 décembre 2013 dans le site de la British Columbia Metis Federation (Fédération des Métis de la Colombie-Britannique) : http://bcmetis.com/

    NOTES

    1. George Goulet (1933-). Historien, avocat et conférencier métis canadien-anglais. Originaire de Saint-Boniface (Manitoba), il est actuellement consultant pour la Fédération des Métis de Colombie-Britannique (British Columbia Metis Federation). En 2012, il participa avec sa femme Terry au comité sénatorial chargé de statuer sur la reconnaissance juridique et politique de l’identité métisse au Canada. Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages (non disponibles en français) : The Trial of Louis Riel – Justice and Mercy Denied (Le Procès de Louis Riel, Le refus de la justice et de la clémence, 1999) ; The Metis - Memorable Events and Memorable Personalities (Les Métis - Événements et personnalités mémorables, 2006) ; Louis Hébert and Marie Rollet, Canada’s First Pioneers (Louis Hébert et Marie Rollet, premiers pionniers du Canada, 2007) ; The Metis in British Columbia: From Fur Trade Outposts to Colony (Les Métis en Colombie-Britannique : des premiers avant-postes de la traite des fourrures jusqu’à la colonie, 2008).

    Terry Goulet (née Boyer de la Giroday, 1934-). Historienne, administratrice juridique et conférencière canadienne-anglaise. Originaire de Calgary (Alberta), elle est actuellement consultante pour la Fédération des Métis de Colombie-Britannique (British Columbia Metis Federation). Elle collabora aux ouvrages de son mari, l’historien et avocat George Goulet (voir ci-dessus), et effectua de nombreuses communications sur Louis Riel et sur les Métis au Canada. En 2012, elle siégea également avec lui sur le comité sénatorial chargé de statuer sur la reconnaissance juridique et politique de l’identité métisse au Canada.

    2. La Compagnie du Nord-Ouest (CNO ; North West Compagny, NWC) fut fondée à l’hiver 1783-1784 à Montréal par un groupe d’hommes d’affaires et d’actionnaires pour la traite des fourrures. Au début des années 1800, elle entra en concurrence avec la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) qui existait depuis 1670, puis fusionna en 1821 avec elle sous le nom de cette dernière, après une série de conflits sanglants. La bataille des Sept Chênes (ou de la Grenouillère), qui fut menée le 19 juin 1816 à la colonie de la rivière Rouge par le chef métis écossais Cuthbert Grant contre le gouverneur britannique Robert Semple, est demeurée dans les annales : elle donna officiellement naissance à la Nation métisse politique dans l’Ouest. De nos jours, la CNO possède des grands magasins au Canada, en Alaska, et un peu partout dans le monde.

    3. Viande de bison séchée et salée. 

    4. Le pain bannique ou banique (mot venant de l’écossais « bannock » ), qui faisait partie de l’alimentation des premiers colons d’Amérique du Nord, était un pain plat confectionné avec de la farine sans levain, du saindoux, du sel et de l’eau. Les Autochtones ont leur propre recette à base de camassia (plante) et de maïs, différente selon les nations.

    5. Cuthbert Grant (1793-1854). Commerçant de fourrures, entrepreneur, homme de loi et chef métis canadien-écossais. Le 19 juin 1816, appuyé par un groupe d'Autochtones, il remporta la bataille des Sept Chênes (ou de la Grenouillère, colonie de la rivière Rouge) qui l'opposait à Robert Semple, gouverneur britannique de la Compagnie de la Baie d'Hudson (CBH), laquelle prétendait exercer un contrôle absolu sur le commerce des fourrures. Il est considéré comme le père fondateur de la Nation métisse politique dans l'Ouest.

    6. La Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH ; Hudson’s Bay Compagny, HBC) fut fondée en 1670 à Londres par deux coureurs de bois français, Pierre-Esprit Radisson et Médard Chouart des Groseillers, pour la traite des fourrures dans la baie d’Hudson (Amérique du Nord). Après la chute de la Nouvelle-France en 1763, elle étendit ses postes de traite vers l’ouest et le nord du futur Canada. Au début des années 1800, elle entra en compétition avec la Compagnie du Nord-Ouest (CNO), originaire de Montréal, puis fusionna en 1821 avec elle sous son propre nom, au terme d’un conflit sanglant. Détentrice pendant près d’un demi-siècle de la plus grande partie du territoire canadien, celui-ci lui fut octroyé officiellement par Londres en 1870, en même temps qu’un droit exclusif de traite des fourrures. Cette cession provoqua la révolte des Métis de la colonie de la rivière Rouge, qui fut écrasée dans le sang. Par la suite, les postes de traite devinrent des magasins généraux, puis une chaîne de grands magasins qui existe toujours.

     

     

    © George et Terry Goulet - Fédération des Métis de la Colombie-Britannique (BC Metis Federation) -

     

     


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  • © Société des Amis de Louis Riel (Friends of Louis Riel Society) 

    RÉCONCILIATION

    RÉHABILITEZ LES CHEFS CRIS !
    POUNDMAKER  ONE ARROW  BIG BEAR

    LE CHEF CRI POUNDMAKER (1) A ÉTÉ RÉHABILITÉ LE 23 MAI 2019.
    RÉHABILITEZ AUSSI ONE ARROW (2) ET BIG BEAR (3) !

     PAR LA SOCIÉTÉ DES AMIS DE LOUIS RIEL

    (TRADUIT DE L’ANGLAIS ET ANNOTÉ PAR ISMÈNE TOUSSAINT)

    Les Amis de Louis Riel (Friends of Louis Riel Society) sont une société non-partisane qui s’est constituée en Colombie-Britannique afin d’engager les soutiens canadiens et internationaux du chef métis à participer à des discussions et des actions créatives visant à lui donner une place correcte dans l’histoire du Canada. Elle a une vision à long terme de la réconciliation entre les Blancs et les Autochtones, susceptible de mener à la reconnaissance de Louis Riel comme « Père autochtone (métis) de la Confédération ».

    La réhabilitation de Poundmaker (Faiseur d’Enclos) [par le gouvernement canadien, le 23 mai 2019], fut seulement un acte de justice partial.

    En 1885, il n’y eut aucune révolte générale crie. Les Cris et leurs alliés menèrent une guerre défensive contre l’agression canadienne qui survint en Saskatchewan. Au début des hostilités : l’exécution à bout portant d’Asseeweyin (4) et d’Isidore Dumont (5) (sous un drapeau blanc de la paix !) par l’éclaireur « Gentleman » Joe McKay, qui était sous les ordres du major Crozier, inspecteur de la Police montée du Nord-Ouest. Cet acte incita One Arrow (Une seule Flèche) et le chef sioux White Cap (Bonnet blanc) à conduire leur peuple et leurs troupeaux dans le village de Batoche pour les protéger des forces canadiennes.

    Le soi-disant « siège de Battleford » (6) effectué par Faiseur d’Enclos se limita à la réquisition de nourriture, après que l’agent des Indiens John Rae, au mépris du traité n° 6, ait refusé d’en attribuer aux Cris en se cachant derrière les murs de Fort-Battleford.

    Lors de la défense de Cut Knife Hill (la Colline du Couteau coupé) par Faiseur d’Enclos et le chef de guerre Fine Day (Jour agréable), on vit le premier laisser la Police montée du Nord-Ouest qui attaquait se retirer, sans se faire agresser de son côté et annihiler. 

    Après la débâcle à Frog Lake (Lac-à-la-Grenouille), [où neuf personnes furent tuées], Gros Ours convainquit le chef Wandering Spirit (Esprit errant) (7) de ne pas lancer un assaut contre Fort-Pitt : il envoya une lettre qui sommait la police de déposer les armes et de quitter le fort – ce qu’elle fit –, sauvant ainsi 68 vies. Puis il veilla en personne à la sécurité de 46 otages civils cris : aucun d'entre eux ne fut tué ou blessé avant d'être relâché.

    Comme on l’avait vu parler à Louis Riel à Batoche, Une seule Flèche fut arrêté. Faiseur d’Enclos se rendit « inconditionnellement » au major-général Middleton (8) et Gros Ours abandonna la partie à Fort-Carlton, alors qu’il aurait pu s’enfuir aux États-Unis avec son fils Imasees. Bien qu’il eût tenté d’endiguer la marée de violence qui avait envahi la colonie du Lac-à-la-Grenouille, on fit porter tout le blâme au « chef Gros Ours, lâche et fauteur de troubles ». En un instant, il devint un « sauvage assoiffé de sang », un « démon bon à être balayé de la surface de la terre ».

    Les trois leaders cris furent envoyés à Régina et jugés pour crime de trahison ; soit pour « avoir  attenté au pouvoir de la reine (Victoria) » [textuellement « avoir fait tomber son chapeau »] et « l’avoir poignardée dans le dos ». Bien que le procès se déroulât en anglais et qu’on interdît à leurs défendeurs de s’exprimer avant la sentence, tous trois furent déclarés coupables et condamnés à trois ans d’emprisonnement au pénitencier de Stony Mountain (Manitoba). Là, ils contractèrent la tuberculose et moururent au cours des trois années qui suivirent. Une seule Flèche repose dans une sépulture voisine de celle de Louis Riel, dans le cimetière de Saint-Boniface (même province).

    Depuis 1985 et le centenaire de la résistance du Nord-Ouest, la façade coloniale s’effondre finalement devant la vérité. Comme Louis Riel et les Métis, les Cris ne cherchaient pas la guerre – ce fut une poussée sur eux et ils résistèrent. Ce n’est pas de la trahison, c’est du patriotisme. La réhabilitation, l’abrogation de toutes les condamnations « pour crimes » et la reconnaissance par le gouvernement canadien d’une injustice ayant eu des conséquences majeures, sont totalement appropriées dans le cas des dirigeants cris, exactement comme elles le sont pour Riel et les Métis.

    Longue vie à l’esprit puissant de Faiseur d’Enclos, d’Une seule Flèche, de Gros Ours, et de Louis Riel !

    Cet article a été repris dans louisriel.org, 24 novembre 2020, http://www.louisriel.org/ArticleView.php?article_id=82

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    NOTES

    1. Poundmaker (Faiseur d’Enclos ou Pîhtokahânapiwiyin ; 1842-1886). Chef cri des Plaines. En 1873, à l’âge de trente-et-un an, il devint une figure importante lorsqu’il fut adopté par Crowfoot (Pied-de-Corbeau), le grand chef de la tribu des Pieds-Noirs. Opposé à la signature du traité nº 6 avec les Blancs, il finit par céder, le bison se raréfiant en raison de la colonisation des territoires, et en 1876, fit entrer son peuple dans une réserve sise près de Battleford (Saskatchewan). Deux ans plus tard, il fut nommé chef de son clan, mais lors du soulèvement des Métis, au printemps 1885, il ne put empêcher un groupe de Cris de participer au pillage de Battleford et de tuer neuf personnes au Lac-à-la-Grenouille (même région), le 2 avril. Le 2 mai, il battit les troupes du colonel William D. Otter lors d’un affrontement à la Colline du Couteau coupé (Cut Knife Hill, même région) et parvint à retenir ses guerriers de poursuivre l’armée qui battait en retraite. Mais il fut contraint de se rendre le 23 mai. Condamné à trois années d’emprisonnement au pénitencier de Stony Mountain (Manitoba), il fut libéré un an plus tard. Cependant, malade et profondément abattu, il s’éteignit dans la réserve de Pied-de-Corbeau, à Blackfoot Crossing (Alberta). Il a été officiellement réhabilité par le gouvernement canadien le 23 mai 2019.

    2. One Arrow (Une seule Flèche ou Pah-yak-as-to-cum ; 1815-1886). Chef cri des Saules.  Né probablement dans la vallée de la Saskatchewan, il chassait le bison dans le sud de cette région. Opposé au traité n° 6, il finit par le signer en 1879 et entra avec son peuple dans une réserve située derrière le village métis de Batoche (même région). Certains historiens racontent que lors du soulèvement des Métis, au printemps 1885,  et en dépit de son âge avancé, il mena ses guerriers sans faillir aux combats du Lac aux Canards, de L’Anse aux Poissons et de Batoche ; d’autres, que sa participation aux hostilités fut minime. Lors de son procès, il ne bénéficia d’aucune représentation, d’aucune traduction en cri, et fut condamné à trois ans de prison. Au terme de la sentence, il nia toute implication dans le soulèvement du Nord-Ouest et accusa même Gabriel Dumont, le chef de la résistance métisse, de l’avoir forcé à se joindre au combat de Batoche. Libéré en 1886 du pénitencier de Stony Mountain (Manitoba) pour des raisons de santé, il s’en alla mourir chez Mgr Adélard Langevin, l’archevêque de Saint-Boniface (même province). Il est enterré près de Louis Riel, dans le cimetière de cette ville.

    3. Big Bear (Gros Ours ou Mistanimaskwa ; 1825-1888). Chef cri des Plaines. Né à Fort-Carlton (Saskatchewan), ce chef de 65 familles dénonça dès 1870 la disparition du bison, l’envahissement des Territoires du Nord-Ouest par les pionniers blancs, ainsi que les traités qui condamnaient les siens à la pauvreté et à la destruction de leur mode de vie. En 1882, il obtint une réserve près de Fort-Pitt (même région) et en constatant l’extrême pauvreté des Indiens qui avaient rejoint ces ghettos, d’arracher des garanties au gouvernement fédéral. En 1884, il échoua dans sa tentative d’unir  2000 autochtones lors d’un rassemblement qui se déroula dans la réserve du chef cri Poundmaker (Faiseur d’Enclos), située près de Battleford (même région). Il se rapprocha alors de Louis Riel, qui rêvait d’établir une république métisse et indienne dans les Territoires du Nord-Ouest, sans toutefois conclure d’alliance effective avec les Métis. Malheureusement, lorsque ces derniers se soulevèrent au printemps 1885, il ne put empêcher un groupe de Cris de sa tribu de commettre des pillages à Battleford et des meurtres au Lac-à-la-Grenouille (même région), le 2 avril. Après s’être rendu le 9 juillet aux autorités, il fut accusé de trahison aggravée de crime et condamné à trois ans d’emprisonnement au pénitencier de Stony Mountain (Manitoba). Libéré en 1887, mais brisé et malade, il s’en alla mourir dans la réserve de Faiseur d’Enclos.

    4. Asseeyiwin (ou Asiyiwin, Ah-si-we-inMachiwi ou Joseph Trottier ; date de naissance inconnue). Membre influent de la réserve du chef cri Beardy (Barbu ou Petit-Barbet), il avait été adopté par Charles Trottier, le chef métis de Prairie Ronde (Saskatchewan). Au printemps 1885, malgré son âge relativement avancé et ses problèmes de vue, il devint capitaine d’une des compagnies de l'adjudant général Gabriel Dumont, chef de la résistance métisse. Mais il fut tué à la bataille du Lac aux Canards (même région) le 26 mars, en même temps que le frère de ce dernier, Isidore Dumont, qui menait avec lui une mission de paix auprès de la Police montée du Nord-Ouest.

    5. Isidore Dumont (1834-1885). Né sur la Terre de Rupert, il était le frère aîné de Gabriel Dumont, futur adjudant-général de Louis Riel et héros de la résistance métisse de 1885. Chasseur de bisons, il combattit en 1851 à ses côtés contre les Sioux, à Grand Coteau (Dakota du Nord), et s’établit en 1872 comme agriculteur à Saint-Laurent (Saskatchewan). Lors des événements de 1885, il devint capitaine d’une des compagnies de son frère, mais fut tué le 26 mars à la bataille du Lac aux Canards (même région), en même temps que le chef cri Asiyiwin, qui menait avec lui une mission de paix auprès de la Police montée du Nord-Ouest.

    6. Selon les historiens Blair Stonechild et Bill Waiserauteurs de Loyal till Death – Indians and the NorthWest Rebellion (Fifth House Publisher, Calgary, 1997 ; Loyaux jusqu’à la mort – Les Indiens et la rébellion du Nord-Ouest), la plus grande partie du saccage de Battleford fut commis par les habitants de la ville eux-mêmes et par les miliciens du colonel William D. Otter qui faisaient route vers la réserve de Faiseur d’Enclos, sise à Cut Knife Hill (Colline du Couteau coupé).

    7. Wandering Spirit (Esprit errant ou Ka-pa-pa-mah-chak-wewPa-pa-mah-chak-wa-yo ; 1845-1885). Chef cri des Plaines. On connaît peu de choses sur sa jeunesse mais ayant combattu les Pieds-Noirs, qui étaient les ennemis des Cris, il fut élevé au rang de chef de guerre au sein de la tribu du chef Gros Ours. Lorsque ce dernier signa le traité n° 6 en 1882 et fit entrer son peuple dans une réserve sise près de Fort-Pitt (Saskatchewan), il éprouva une profonde amertume. Rendu haineux par le comportement de certains agents des Indiens qui affamaient ses compatriotes, il profita du mouvement de résistance des Métis, au printemps 1885, pour attaquer la colonie du Lac-à-la-Grenouille (même région) avec une bande de Cris : ceux-ci y tuèrent neuf personnes le 2 avril. Après avoir vagabondé quelques jours durant, puis tenté de se suicider, il fut transféré au fort de Battleford (même région), jugé sommairement et pendu le 27 novembre avec huit des siens. Voir l’article du Daily Scrum du 27 novembre 2019, repris et traduit dans le site ismenetoussaint.ca : « 134e anniversaire de la plus grande exécution de masse d’Autochtones au Canada »,
    http://www.ismenetoussaint.ca/ArticleView.php?article_id=1191)

    8. Frederick Dobson Middleton (1825-1898). Officier irlandais et canadien. Il effectua toute sa carrière dans l’armée britannique. En 1884, élevé au grade de major général de la Milice canadienne, il commanda la Force expéditionnaire qui écrasa les troupes métisses de l’adjudant-général Gabriel Dumont à Batoche (Saskatchewan), le 12 mai 1885. Après avoir trempé dans une douteuse affaire d’assurances de fourrures, il devint gardien des joyaux de la Couronne à la tour de Londres. Il mourut dans cette capitale.

     

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    RALLIEMENT NATIONAL

    QUÉBEC DEMANDE LA RÉHABILITATION

    Le 10 novembre 2020
    L'Assemblée nationale du Québec
    a adopté à l'unanimité une résolution
    demandant à Ottaw
    a la réhabilitation de Louis Riel

    VIVE QUÉBEC !

    RALLIEMENT NATIONAL

    PAR LA SOCIÉTE DES AMIS DE LOUIS RIEL (10 NOVEMBRE 2020)

    (TRADUIT DE L'ANGLAIS ET ANNOTÉ PAR ISMÈNE TOUSSAINT)

    Les Amis de Louis Riel (Friends of Louis Riel Society) sont une société non-partisane qui s’est constituée en Colombie-Britannique afin d'engager les soutiens canadiens et internationaux du chef métis à participer à des discussions et des actions créatives visant à lui donner une place correcte dans l’histoire du Canada. Elle a une vision à long terme de la réconciliation entre les Blancs et les Autochtones, susceptible de mener à la reconnaissance de Louis Riel comme «Père autochtone (métis) de la Confédération ».

    À l'approche du 135e anniversaire de l'exécution injustifiée de Louis Riel, afin d’appuyer sa réhabilitation, la Coalition nationale - composée d'organisations telles que la Société des Amis de Louis Riel, l'Union nationale métisse Saint-Joseph du Manitoba [fondée en 1887 par Joseph Riel, frère de Louis] (1), et la Fédération des Métis de Colombie-Britannique [British Columbia Metis Federation, créée en 2010] -, a encouragé les Canadiens à aller de l'avant et à réclamer justice pour le chef métis.

    En un merveilleux geste de solidarité, le 10 novembre 2020, l'Assemblée nationale du Québec adoptait à l'unanimité une résolution demandant à Ottawa de réhabiliter Louis Riel.

    C'est une excellente nouvelle que notre Coalition ait réussi à placer l'inique exécution de Louis Riel et la dégradation de son image au centre des discussions à travers le pays.

    Les gens veulent avoir leur mot à dire et des réponses à leurs questions. Ils veulent connaître la différence qui existe entre « pardon et « réhabilitation » (voir ci-dessous). Ils veulent qu'après 135 ans, justice soit rendue au leader métis. Les gens ont pris conscience du racisme systémique, du colonialisme et de la bataille pour les droits autochtones et démocratiques qui se résument en lui. Maintenant que les parlementaires du Québec ont voté une motion demandant l'exonération de M. Riel, notre campagne pour sa réhabilitation se déploie dans toute son étendue.

    Longue vie à l'esprit de Louis Riel !

    © Société des Amis de Louis Riel (Friends of Louis Riel Society)

    RÉHABILITEZ LOUIS RIEL !

    LA RÉHABILITATION N'EST PAS LA MÊME CHOSE QUE LE PARDON

    QUE SIGNIFIE RÉHABILITER ?

    Selon le Dictionnaire Black des Lois, « enlever, ôter la tache de ce qu’on appelle blâme, responsabilité ou punition ». C’est plus que juste libérer une personne accusée de la responsabilité d’un acte criminel ou illégal, ou encore mauvais. On déclare là publiquement que cet accusé n’aurait jamais dû l’être en première instance.

    QUE SIGNIFIE PARDONNER ?

    Qu’est-ce que le pardon ? 
    Selon le Dictionnaire Black des Lois, « un acte de grâce procédant du pouvoir chargé de l’exécution des lois, qui exempte l’individu auquel il est accordé de la punition que la loi inflige pour un crime qu’il a commis. »

    LES AMIS DE LOUIS RIEL CHERCHENT À OBTENIR LA RÉHABILITATION

    Notre position est que Louis Riel n’aurait jamais dû être accusé en première instance, en particulier pour  « crime de haute trahison » selon les termes d’une loi britannique datant du Moyen Âge [1352] ! Le pardon n’est ni approprié ni suffisant dans son cas. Louis Riel n’a pas besoin d’être pardonné pour un crime, pour la simple raison qu’il n’a commis aucun crime. Il chercha à défendre les droits autochtones et démocratiques contre le colonialisme canadien, et il fut attaqué, accusé, jugé et exécuté pour avoir recherché la justice pour les différents peuples du Nord-Ouest.

    Louis Riel mérite d’être réhabilité et reconnu comme « le Père autochtone (métis) de la Confédération ».

    Cet article a été repris dans louisriel.org, 14 novembre 2020,
    http://www.louisriel.org/ArticleView.php?article_id=110

    Rejoignez la Société des Amis de Louis Riel (Friends of Louis Riel Society) sur Facebook : https://www.facebook.com/friendsoflouisriel/

    Coalition nationale - contacts : Marvin Rotland, tel : 514-774-1073 -
    Nicole Amiel, Beattie Tartan, tel : 416-436-5185 -
    Courriel : Nicole.amiel@beattiegroup.com

    NOTE 

    1. Cet organisme vit le jour dans la lignée de l'Union métisse Saint-Joseph, qui avait été mise sur pied le 24 septembre 1884 par Louis Riel et Gabriel Dumont en Saskatchewan. Saint Joseph est le patron des Métis.

     

     

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  • Article en parution retardée suite au confinement.

     

    © Carole Du Sault

    UN VENT DE POÉSIE SOUFFLE SUR LA JOURNÉE LOUIS-RIEL

    UN MESSAGE DE CAROLE DU SAULT,  DESCENDANTE D'AMBROISE-DIDYME LÉPINE1, BRAS-DROIT DE LOUIS RIEL (1840-1929)

    Le 21 février 2020 – Il y a des journées fériées au Canada, plus précisément au Manitoba, qu’au Québec nous ne célébrons pas. Mais pourquoi pas chez-nous me direz-vous ? Quelle est cette journée qui pourrait bien nous garder d’aller travailler ou de nous scolariser ? 

    Lundi dernier, le 17 février, était donc célébrée, toujours le troisième jour de ce mois, là-bas au Manitoba, la journée annuelle en l’honneur de la vision de Louis Riel. Je passerai rapidement sur son histoire mais il faut savoir qu’en plus d’avoir été le fondateur de ce territoire, le président du gouvernement provisoire et le chef de la Nation métisse, il fut un poète de talent, depuis ses jeunes années de liberté jusqu’à sa pendaison annoncée.

    Je ne m’aventurerai pas plus loin sur ses traces, mais je vous inviterai à lire la grande auteure et spécialiste de Louis Riel : Ismène Toussaint.

    Voici également un extrait des Poésies de jeunesse de Louis Riel, qui ont été rééditées en 2019 aux Éditions du Blé, à Saint-Boniface (Manitoba) : 

    « Le Sang Sauvage en moi rayonne :
    Et je louange mes aïeux.
    Vous m’avez chanté la Huronne
    Sur le ton le plus gracieux (...)
    Ton âme est forte
    Tu fais du bien
    Mon cœur t’escorte
    O Canadien !
    Quoique sur les bords du grand fleuve
    Les tribus aient dû s’effacer,
    Et qu’un Sang fort à toute épreuve
    Un jour ait pu les remplacer;
    Ce qu’il en reste est sans vengeance
    De le céder au nom français :
    Ce nom a toute préséance
    En faisant aimer ses succès. »

    Ouvrages d'Ismène Toussaint :


    © Michel Bazinet

    Louis Riel, Journaux de guerre et de prison, suivi de Chronologie métisse 1604-2006 (Éditions Stanké, Montréal, 2005) – Louis Riel, le Bison de cristal (Éditions Stanké, Montréal, 2000) – Gabriel Dumont, Souvenirs de résistance d'un immortel de l'Ouest (avec Denis Combet ; Éditions Cornac⁄Brûlé, Québec, 2009).

    NOTE

    1. Ambroise-Didyme Lépine (dit « Farget » ; 1840-1923). Chasseur de bisons, agriculteur et leader métis canadien-français. Né à Saint-Boniface, dans la colonie de la rivière Rouge, il fut nommé le 10 février 1870 adjudant-général dans le gouvernement provisoire de Louis Riel (1844-1885), qui s'opposait à la mainmise des autorités canadiennes-anglaises sur les terres métisses. Le 18 février suivant, il brisa la tentative de « coup d’état » qui avait été organisée par le docteur John Christian Schultz, pharmacien orangiste et membre du parti extrémiste Canada First. En tant que président de la cour martiale, c’est lui qui condamna à mort, le 4 mars, l’extrémiste orangiste Thomas Scott – et non Riel, comme on l'a souvent écrit. Après la fondation de la province du Manitoba (15 juillet 1870), puis la chute du gouvernement métis, le 24 août 1870, Lépine s’enfuit avec Louis Riel aux États-Unis. Mais il revint au Manitoba le 5 octobre 1871 pour prêter main-forte à l’arrestation des Féniens (indépendantistes irlandais-américains luttant contre l'impérialisme de l'Angleterre sur le continent), qui menaçaient d’envahir le territoire. Après avoir accompagné de nouveau Riel aux États-Unis, il regagna sa ferme manitobaine en 1872 et fut appréhendé par la police. Condamné à mort le 13 octobre 1874, il vit sa peine commuée en deux ans de prison ferme par Lord Dufferin, le gouverneur général du Canada, mais ne put bénéficier de l’amnistie qui fut accordée aux Métis le 12 février 1875. À sa sortie de prison en 1876, déchu de ses droits civiques, il ne joua plus de rôle majeur dans son milieu : il s’engagea dans le spectacle de « Buffalo » Bill Cody, le Wild West Show, qu’il accompagna même en Europe dans les années 1880. En 1889, il revint dans son pays natal et vécut à partir de 1902 près de chez l’un de ses fils, à Farget (Saskatchewan). Il termina son existence à Saint-Boniface. (Note d'Ismène Toussaint)

     

     

    © Carole Du Sault

     

     


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    RIEL : LE 150ÈME

    1869-1870 2019-2020

    UNE COMMÉMORATION

    Reconnaissez le rôle unique et historique de Louis Riel comme fondateur du Manitoba, sa contribution au développement de la Confédération canadienne et son leadership dans la protection des droits des Autochtones, en faisant de lui le Père autochtone (métis) de la Confédération du Canada. 

    COMMÉMORATION DU 150ÈME ANNIVERSAIRE DE LA RÉSISTANCE DE LOUIS RIEL ET DE L'ENTRÉE DU MANITOBA DANS LA CONFÉDÉRATION CANADIENNE

    PAR LA SOCIÉTÉ DES AMIS DE LOUIS RIEL

    (TRADUIT DE L'ANGLAIS ET ANNOTÉ PAR ISMÈNE TOUSSAINT)

    Les Amis de Louis Riel, hier comme aujourd’hui, viennent d’horizons variés. Ce qu’ils ont en commun, c’est une croyance inébranlable en la cause de la justice d’un peuple qui fut privé de ses droits, déplacé, dont la terre fut volée, la culture réduite, et dont les droits, une fois soit-disant assurés, furent totalement et délibérément violés.
    La Société des Amis de Louis Riel

    Alors que le Canada se prépare à commémorer le cent-cinquantenaire de la formation de la province du Manitoba et de son entrée dans la Confédération canadienne, qui fut guidée par Louis Riel, les Canadiens portent l’impressionnante responsabilité de réviser et de donner un nouveau développement à notre histoire. La condamnation de Louis Riel « pour haute trahison » a besoin d’être réexaminée et son rôle historique de « Père autochtone (métis) de la Confédération canadienne », reconnu et commémoré, puisque les Canadiens célèbrent le 150e anniversaire du Manitoba en tant que province canadienne.   

    Inconsistant dans l’Histoire, Louis Riel demeure un criminel condamné, un « traître coupable de haute trahison », en dépit de la Résolution-Riel que l’ancien premier ministre du Canada [de juin 1979 à mars 1980], le Très Honorable Joe Clark, fit passer en 1992 : elle  reconnaissait que par le biais de structures et de procédures démocratiques, Louis Riel et le peuple de la Terre de Rupert et du Nord-Ouest avaient pris des mesures effectives pour maintenir l’ordre et  protéger les vies, les droits, ainsi que les propriétés des colons de la rivière Rouge. Même le premier ministre John A. Macdonald1 [qui avait fait condamner Riel] reconnut plus tard que dans les circonstances, les habitants de la jeune colonie avaient été obligés de former un gouvernement provisoire pour protéger leurs vies et leurs biens. 

    En 1982, le Parlement canadien prit note qu'une Liste des droits avait été adoptée sous la direction de Louis Riel, et que les clauses d’admission de la Terre de Rupert et du Territoire du Nord-Ouest dans le Dominion du Canada furent négociées à partir de là. Ces clauses forment une partie de l’Acte du Manitoba. De manière significative, la Résolution-Riel reconnut aussi la nature juste et démocratique de la défense que Louis Riel avait prise des Métis en Saskatchewan.

    En 1885, Louis Riel paya de sa vie son leadership dans un mouvement qui combattait pour le maintien des droits et des libertés du peuple métis. Quand on considère que sous l’égide officielle du chef métis Harry Daniels2, la loi constitutionnelle de 1982 a affirmé les droits existants des Métis en vertu des traités autochtones3, Riel constitue un cas exemplaire.

    À la lumière du cent-cinquantenaire de la campagne constitutionnelle de Louis Riel, qui conduisit dans les années 1869-1870 à l’entrée du Territoire du Nord-Ouest et de la Terre de Rupert dans la Confédération canadienne en tant que province du Manitoba, il est plus que temps de reconnaître celui-ci comme «Père autochtone (métis) de la Confédération».

    Nous, les amis de Louis Riel, commémorons et saluons Louis « David » Riel4 et demandons à tous les Canadiens de nous rejoindre pour commémorer la fondation du Manitoba. 

    Cet article a été repris dans louisriel.org, 2020, http://www.louisriel.org/ArticleView.php?article_id=85

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    NOTES

    1. John Alexander Macdonald (1815-1891). Homme d’État canadien d'origine écossaise. Né à Glasgow, il émigra à Kingston (Haut-Canada) dans sa jeunesse et devint membre fondateur du parti libéral-conservateur après les élections de 1854. En 1867, il accéda au poste de premier ministre du Canada et se fit « bâtisseur de la nation », selon ses propres termes, en adjoignant le Québec, le Manitoba, les Territoires du Nord-Ouest, la Colombie-Britannique et l’Île du Prince-Édouard à la Confédération. Toutefois, son implication dans le scandale de la construction du chemin de fer Canadian Pacific – il fut accusé d'avoir touché des pots-de-vin – l’obligea à démissionner en 1873. Grâce à une politique tarifaire qui protégeait le secteur manufacturier en imposant des taxes élevées sur les importations, il revint au pouvoir en 1878 et travailla à une forme de coopération avec l’Angleterre. Mais la pendaison de Louis Riel (le 16 novembre 1885), dont il est le premier responsable, jointe à des problèmes d’alcoolisme et d’opiomanie, rendit la fin de son mandat difficile : il perdit ses appuis politiques au Québec et se heurta à une opposition de plus en plus forte. Il fut néanmoins réélu à la tête du pays en 1890. Au Canada anglais, il est considéré comme l’un des « Pères de la Confédération ».

    2. Harry Daniels (1940-2004). Leader métis. Originaire de Regina Beach (Saskatchewan), il entra dans la marine à l’âge de dix-sept ans, puis exerça divers métiers au Canada et aux États-Unis avant de revenir suivre dix ans plus tard un cours de droit autochtone à l’Université de la Saskatchewan (Saskatoon).  Il devint successivement directeur exécutif de la Société des Métis de la Saskatchewan (Saskatchewan Métis Society, en 1969) ; vice-président de l’Association des Métis de l’Alberta (Alberta Metis Association, en 1971) ; et président du Conseil des Autochtones du Canada (Native Council of Canada, de 1975 à 1981), qui était à l’époque la seule organisation nationale représentant les Métis et les Indiens sans statut. Cette dernière changea par la suite son nom en Congrès des Peuples Autochtones (Congress of Aboriginal People, CAP) et Harry Daniels en assuma la présidence de 1997 à 2000. Au début des années 1980, alors que le gouvernement de Pierre-Elliot Trudeau préparait le rapatriement de la Constitution canadienne de Grande-Bretagne afin de débarrasser le Canada des vestiges du colonialisme britannique, il fut invité à participer aux réunions du Comité parlementaire qui s'occupait des aspects autochtones des amendements constitutionnels. Résultat de sa persévérance, la section 35 de l’Acte de Constitution de 1982 nomma spécifiquement les Métis comme l’un des peuples autochtones du Canada, et reconnut et affirma leurs droits autochtones existants. En décembre 2000, de pair avec le CAP, il déposa  un dossier de requête à la Cour fédérale du Canada contre le ministre des Affaires indiennes et l’Avocat général du Canada. Le procès portait sur une déclaration juridique selon laquelle les Métis et les Indiens sans statut étaient des « Indiens » dans la section 91 (24) de l’Acte de la Constitution de 1867. Il mourut dix ans plus tard, avant que la Cour d’Appel fédérale ne déclare, en 2014, que les Métis étaient des « Indiens » dans l'objectif de cette section.

    3. Rappel de l'article 35 de la Constitution canadienne :

    35. (1) Les droits existants — ancestraux ou issus de traités — des peuples autochtones du Canada sont reconnus et confirmés.

    (2) Dans la présente loi, « peuples autochtones du Canada » s'entend notamment des Indiens, des Inuits et des Métis du Canada.

    (3) Il est entendu que sont compris parmi les droits issus des traités, dont il est fait mention au paragraphe (1), les droits existants issus d'accords sur des revendications globales ou ceux susceptibles d'être ainsi acquis.

    (4) Indépendamment de toute autre disposition de la présente loi, les droits — ancestraux ou issus de traités — visés au paragraphe (1) sont garantis également aux personnes des deux sexes. »

    4. Le 18 décembre 1874, alors qu’il se trouvait dans le parc Mount Vernon de Worcester (Massachussetts, États-Unis), Louis Riel aurait reçu un « message céleste » : « Lève-toi, David Riel, tu as une mission à accomplir. » En fait, convaincu de la mission spirituelle qu’il avait à mener auprès du peuple métis, il aurait choisi ce prénom en référence au David de la Bible, qui, après avoir vaincu le géant Goliath, était devenu roi d’Israël, puis messie (« oint »). C’est d’ailleurs sous le nom de « Louis David Riel » que le chef métis se fera inscrire lorsque, souffrant d’une dépression nerveuse, il entrera le 6 mars 1876 à l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu, à Longue-Pointe (Montréal).

     

     

     

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  • « Réhabilitez Louis Riel ! »
     Quelques membres de la Société des Amis de Louis Riel 

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    LA RÉHABILITATION, PAS LE PARDON !

     PAR LA SOCIÉTÉ DES AMIS DE LOUIS RIEL

    (TRADUIT DE L’ANGLAIS PAR ISMÈNE TOUSSAINT)

    Les Amis de Louis Riel sont une société non-partisane qui s’est constituée en Colombie-Britannique afin d'engager les soutiens canadiens et internationaux du chef métis à participer à des discussions et des actions créatives visant à lui donner une place correcte dans l’histoire du Canada. Nous avons une vision à long terme de la réconciliation entre les Blancs et les Autochtones, susceptible de mener à la reconnaissance de Louis Riel comme « Père autochtone (métis) de la Confédération ».

    LA RÉHABILITATION N’EST PAS LA MÊME CHOSE QUE LE PARDON

    QUE SIGNIFIE RÉHABILITER ?

    Selon le Dictionnaire Black des lois, « enlever, ôter la tache de ce qu’on appelle blâme, responsabilité ou punition ». C’est plus que juste libérer une personne accusée de la responsabilité d’un acte criminel ou illégal, ou encore mauvais. On déclare là publiquement que cet accusé n’aurait jamais dû l’être en premier lieu.

    QUE SIGNIFIE PARDONNER ?

    Qu’est-ce que le pardon ? 
    Selon le Dictionnaire Black des lois, « un acte de grâce procédant du pouvoir chargé de l’exécution des lois, qui exempte l’individu auquel il est accordé de la punition que la loi inflige pour un crime qu’il a commis. »

    LES AMIS DE LOUIS RIEL CHERCHENT À OBTENIR LA RÉHABILITATION

    Notre position est que Louis Riel n’aurait jamais dû être accusé en premier lieu, en particulier pour  « crime de haute trahison » selon les termes d’une loi britannique datant du Moyen Âge [1352] ! Le pardon n’est ni approprié ni suffisant dans son cas. Louis Riel n’a pas besoin d’être pardonné pour un crime, pour la simple raison qu’il n’a commis aucun crime. Il chercha à défendre les droits autochtones et démocratiques contre le colonialisme canadien, et il fut attaqué, accusé, jugé et exécuté pour avoir recherché la justice pour les différents peuples du Nord-Ouest.

    Louis Riel mérite d’être réhabilité et reconnu comme « le Père autochtone (métis) de la Confédération ».

    Cet article a été repris dans louisriel.org, 2020, http://www.louisriel.org/ArticleView.php?article_id=86

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    Manifestation en Colombie-Britannique pour la réhabilitation de Louis Riel
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  • Société des Amis de Louis Riel (Friends of Louis Riel Society) - Facebook - 

     LOUIS RIEL 2020 – NOTRE VISION

    PAR LA SOCIÉTÉ DES AMIS DE LOUIS RIEL (20 JANVIER 2020)

     (TRADUIT DE L’ANGLAIS  ET ANNOTÉ PAR ISMÈNE TOUSSAINT)

    NOTRE VISION :

    Les Amis de Louis Riel sont une société non-partisane qui s’est constituée en Colombie Britannique afin d’engager les soutiens canadiens et internationaux du chef métis à participer à des discussions et des actions créatives liées à sa réhabilitation ; et donc de promouvoir la réconciliation, ainsi que la reconnaissance de sa place adéquate dans l'histoire du Canada : celle de « Père autochtone (métis) de la Confédération ». 

    NOTRE VOCATION :

    Nous avons une vision à long terme de la réconciliation et de la réhabilitation de Louis Riel.

    Étant donné que le Canada à adhéré à la Déclaration des Droits des peuples autochtones1 et aux recommandations historiques de la Commission de vérité et réconciliation des Écoles résidentielles2 dans le but de réconcilier le pays avec les nations et les peuples autochtones, nous profitons de l’occasion pour faire s’épanouir un nouveau récit sur Louis Riel. Un « héros et un patriote métis pour tous les Canadiens ».  

    Louis Riel fut accusé, jugé et condamné par une cour coloniale de nature judiciaire douteuse pour « crime de haute trahison ». On lui refusa toute justice, toute grâce, et il fut pendu « jusqu’à ce que mort s’ensuive ». 

    Louis Riel fut brutalement exécuté le 16 novembre 1885. Nous recherchons la justice et la clémence pour Louis Riel par le biais de sa réhabilitation et de sa reconnaissance parlementaires à titre de « Père autochtone (métis) de la Confédération. »

    Longue vie au noble esprit de Louis Riel !

    ADHÉSION

    Nous invitons les amis canadiens et internationaux de Louis Riel à se joindre à une vaste campagne nationale dans l’objectif de voir Louis Riel réhabilité et reconnu comme « Père autochtone (métis) de la Confédération » le 15 juillet 2020, jour du cent-cinquantenaire de la province du Manitoba.  

    Élisez le conseil d’administration de la Société des Amis de Louis Riel (Friends of Louis Riel Society) : les président(e), vice-président(e), trésorier(ère), secrétaire et membres émérites.

    Rejoignez la Société des Amis de Louis Riel (Friends of Louis Riel Society) sur Facebook et faites-nous connaître vos actions :
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    LOUIS RIEL 2020 – LES AMIS DE LOUIS RIEL

    DOLLAR EN ARGENT À L’EFFIGIE DE LOUIS RIEL

    Louis Riel rêvait d’un monde civilisé qui embrasserait toutes les cultures.
    Ce rêve est célébré par les amis de Louis Riel le Jour de Louis Riel (16 novembre).

    TIMBRE : LA RÉSISTANCE DE LA RIVIÈRE ROUGE

    Le chef métis Louis Riel fut un catalyseur lors de ces événements en faisant du Manitoba la 5e province du Canada et en rejoignant la Confédération en 1870.

    LOUIS RIEL, UN HÉROS POUR TOUS LES CANADIENS

    Commémorez le 150e anniversaire de l’entrée de la province du Manitoba dans la Confédération.
    Commémorez Louis Riel.

    NOTES

    1. Au début du mois de décembre 2019, le Canada a annoncé sa décision d'adopter la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Il l'avait rejetée le 13 septembre 2007, à l'instar des États-Unis, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, alors que l'Assemblée générale de l'ONU avait voté en sa faveur à la majorité de 143 voix.

    2. Instaurée par le gouvernement fédéral, la Commission de vérité et réconciliation du Canada a parcouru le pays entre les années 2007 et 2015 pour recueillir les témoignages des Autochtones ayant subi des sévices dans les écoles résidentielles indiennes qui fonctionnèrent entre le XIXe siècle et les années 1980, ainsi que pour faciliter leur réconciliation avec les Blancs. Au mois de juin 2015, elle a rendu un rapport concluant que les Premiers peuples avaient été victimes d'un « génocide culturel ». Désormais, seul un réengagement important de l'État pour leur permettre un accès à l'égalité des chances peut paver la voie vers une véritable réconciliation. De nombreux articles de presse sur cette question ont été réunis dans le présent site : voir la catégorie « Dossiers : Autochtones », en haut à gauche, en page d'accueil. Pour des informations complémentaires, consulter le site gouvernemental « Commission de  vérité et réconciliation du Canada ». 

    Apparues dès le début du XIXe siècle, les écoles résidentielles ou pensionnats autochtones étaient des établissements destinés à scolariser, à évangéliser et à assimiler les enfants amérindiens. En fait, il s'y commit jusque dans les années 1980 un véritable génocide humain et culturel : séparés de leurs familles, confrontés à une langue et à des coutumes étrangères, soumis à une discipline brutale et à de rudes travaux physiques, beaucoup de jeunes Autochtones moururent de malnutrition, de maladies et de mauvais traitements. Notre époque a également recensé de nombreux cas d'abus physiques, sexuels et psychiques, ainsi que des stérilisations forcées, des tortures et des meurtres (découverte de plusieurs charniers d'enfants). On estime à environ 4 134 le nombre des victimes de ces écoles et la plupart des survivants souffrent encore aujourd’hui de séquelles psychologiques. Concernant les 94 recommandations réunies par la Commission de vérité et réconciliation au sujet des écoles résidentielles, voir le document suivant :
    https://nctr.ca/fr/assets/reports/Final%20Reports/Calls_to_Action_French.pdf  

     

     

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  • LOUIS RIEL 2020 – PARUTION DE « L’AUDACE DE SON ENTREPRISE :

    © McGill & Queen's University Press - Société des Amis de Louis Riel -

    UN NOUVEAU LIVRE PASSIONNANT :

    THE AUDACITY OF HIS ENTERPRISE: LOUIS RIEL AND THE METIS NATION THAT CANADA NEVER WAS (1840-1875)

    L’AUDACE DE SON ENTREPRISE : LOUIS RIEL ET LA NATION MÉTISSE QUE LE CANADA N’A JAMAIS ÉTÉ (1840-1875), PAR MAX HAMON1

    COMMUNIQUÉ DE LA SOCIÉTÉ DES AMIS DE LOUIS RIEL (24 JANVIER 2020)

    (TRADUIT DE L’ANGLAIS PAR ISMÈNE TOUSSAINT)

    Les Amis de Louis Riel sont une société non-partisane qui s’est constituée en Colombie-Britannique afin d'engager les soutiens canadiens et internationaux du chef métis à participer à des discussions et des actions créatives visant à lui donner une place correcte dans l’histoire du Canada. Elle a une vision à long terme de la réconciliation entre les Blancs et les Autochtones, susceptible de mener à la reconnaissance de Louis Riel comme « Père autochtone (métis) de la Confédération ».

    Max Hamon est un véritable ami de Louis Riel. Spécialiste canadien fasciné par l’Amérique du Nord coloniale, il s’intéresse en particulier au Canada du XIXe siècle et à la vitalité dont firent preuve les peuples autochtones face à l’agression des colonisateurs.

    Hamon porte un intérêt respectueux à Louis Riel, reconnaissant le génie de l’une des figures les plus attachantes de l’Histoire canadienne. Dans son ouvrage, il revisite la vie de Riel à travers les propres yeux de celui-ci et démontre avec clarté que les Métis et lui étaient beaucoup plus engagés dans la construction d’un État que les historiens ne l’ont reconnu précédemment.

    Questionnant le drame de la résistance, The Audacity of His Enterprise (L’audace de son entreprise) met en lumière la part que prit Riel dans les négociations, les pétitions, les réclamations et les batailles juridiques qui conduisirent à la formation du gouvernement provisoire de l’État d’Assiniboia (colonie de la rivière Rouge) en 1870, de la base jusqu’au sommet.

    Hamon examine les succès précoces de Riel et sa participation à l’élaboration d’un nouvel environnement politique dans le Nord-Ouest et au Canada. En affirmant qu’il considérait les Métis comme un « peuple distinct », qui n’était pas coincé entre deux mondes, son ouvrage met en valeur qu’il s'efforça d’intégrer des perspectives multiples – autochtones, canadiennes-françaises, américaines et britanniques –dans un univers politique nouveau.

    En choisissant de clore son livre en 1875, au pinacle de la fructueuse carrière de Riel en tant que leader politique, plutôt qu’à sa mort en 1885, Hamel tente de retrouver le pouvoir, les intentions et l'imagination de ce dernier : tout ce qui a été  supplanté jusqu’à maintenant par les racontars coloniaux et par l’ombre de son exécution.

    En revisitant la résistance de la rivière Rouge l’année de son 150e anniversaire, The Audacity of His Enterprise (L’audace de son entreprise) offre une nouvelle vision de la vie de Riel et reconsidère l’histoire du colonialisme. Merci pour tout ce dur travail, Max Hamon !

    Cet article a été repris dans louisriel.org, 1er février 2020, http://www.louisriel.org/ArticleView.php?article_id=96

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    NOTE

    1. Max Hamon est chargé de cours et chercheur associé à l’Université McGill (Montréal), et chargé de cours au département d’Histoire de l’Université Queen (Kingston, Ontario). Son ouvrage, The Audacity of His Enterprise: Louis Riel and the Metis Nation That Canada Never Was (1840-1875), McGill-Queen’s University Press, 2020, 478 p., est uniquement disponible en anglais.

     

     

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  • Déclaration des Droits des Métis
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    COMMÉMORONS LA BATAILLE DE LOUIS RIEL POUR UNE DÉCLARATION DES DROITS ET POUR LE GOUVERNEMENT PROVISOIRE D’ASSINIBOIA – JANVIER 1870

    PAR LA SOCIÉTÉ DES AMIS DE LOUIS RIEL (8 JANVIER 2020)

     (TRADUIT DE L’ANGLAIS ET ANNOTÉ PAR ISMÈNE TOUSSAINT)

    Les Amis de Louis Riel, hier comme aujourd’hui, viennent d’horizons variés. Ce qu’ils ont en commun, c’est une croyance inébranlable en la cause de la justice d’un peuple qui fut privé de ses droits, déplacé, dont la terre fut volée, la culture réduite, et dont les droits, une fois soit-disant assurés, furent totalement et délibérément violés.
    La Société des Amis de Louis Riel

    Ayant bloqué le coup qu'avait tenté le Canada pour s’emparer du Nord-Ouest  sans aucune représentation métisse ou locale1, Louis Riel, en ce Noël 1869, dirigeait à présent une petite nation pacifique et lui préparait un avenir également pacifique – à titre de province canadienne. Néanmoins, il ne se faisait aucune illusion sur le Canada ni sur les locaux canadiens, qui n’avaient pas abandonné leurs rêves de conquête, et sa cavalerie métisse demeurait en garnison afin d’empêcher un autre soulèvement.

    Au mois de janvier 1870, Louis Riel et l’émissaire [du gouvernement] canadien Donald Smith2 établirent un ensemble de règles de base qui permirent aux représentants de l’ancien et du nouveau gouvernement de convoquer à l'unisson une réunion publique. Cette assemblée devait déterminer l’avenir du peuple de la rivière Rouge.

    L'événement qui suivit fut l'un des plus extraordinaires de l’histoire canadienne. La réunion se déroula dehors, sur les terrains gelés du fort Garry. C’était en janvier à Winnipeg ! Deux jours durant, près de 2000 personnes se tinrent debout à l’extérieur et écoutèrent dans le froid glacé de l’hiver les arguments que les deux hommes avancèrent pour le futur.

    Selon tous les comptes-rendus, ce fut une manifestation remarquable, avec ces deux orateurs, très différents l’un de l’autre, qui rivalisaient pour gagner les cœurs et les esprits de leur auditoire. Les arguments de Riel, fondés sur les besoins et les aspirations de la population, en appelait aux plus belles traditions du passé. Il rappela à son audience qu’elle formait une communauté admirable de gens qui avaient grandi ensemble aux portes de la Prairie. Souvent, par le passé, ils avaient fait face de concert à l’adversité, et cette communauté s’était transformée en une patrie multi-ethnique dont, jusqu’à une époque récente, chacun respectait la diversité, et où chacun menait à bien ses affaires. En demandant la mise en place d’une Convention qui représenterait tous les points de vue, Riel cherchait un moyen de renforcer et de protéger l’unité de cette société diversifiée.

    Dans sa contrepartie, couchée sur papier dans la tradition de la Compagnie de la Baie d’Hudson3, Donald Smith montra les formidables avantages économiques qu’offrait le Dominion du Canada en ouvrant les terres à de nouvelles opportunités et à de nouvelles communautés, dont de forts liens commerciaux avec l’Est. Smith demanda aux habitants d’accepter la vente du Nord-Ouest au Canada comme un fait accompli et de considérer qu'un avenir au sein du Canada leur ferait bénéficier des bienfaits du progrès. Il signala également l’importance de maintenir de bonnes relations avec le reste du Canada, soulignant son argumentation par une allusion à la violence à venir si les colons de la rivière Rouge rejetaient encore une fois les modalités canadiennes.

    À la fin, ce fut la position du jeune Louis Riel qui l’emporta. Son exposé était le mieux fondé et en une éloquente levée de mains (ou plutôt de mitaines !), la foule vota pour qu’une « Convention de quarante » personnes mettent en œuvre un programme pour le gouvernement provisoire ; aussi, pour qu'elle énonce par écrit le positionnement de la collectivité, qui était d’entrer en négociation avec le Canada en tant que son égale, et non en tant que colonie de l’Ontario.

    La « Convention des quarante » vit les différentes communautés et paroisses anglophones et francophones envoyer des délégués pour trouver une entente unique. Rapidement, elle disposa d’une nouvelle Déclaration des droits satisfaisante pour les deux parties.

    En donnant à la Déclaration des Droits un statut pleinement légal, Riel avait fait de la Convention le gouvernement provisoire d’Assiniboia. Un conseil de 24 membres élut un exécutif composé d’un président, d’un secrétaire, d’un trésorier, d’un adjudant-général, et Louis Riel fut élu président. On se mit d’accord pour envoyer trois délégués4 à Ottawa pour négocier un règlement final avec le Canada.

    Selon la loi des nations, qui est fondée sur la tradition démocratique britannique depuis la Magna Carta5le nouveau gouvernement provisoire d’Assiniboia était le gouvernement légal, légitime, de la nation du Nord-Ouest. Avec l’accord du peuple pour négocier les termes de l’entrée de sa région dans la Confédération, et avec la formation d’un gouvernement provisoire représentatif, la paix et l’achèvement de l’union avec le Canada à des conditions acceptables semblaient désormais assurés.

    Le gouvernement provisoire était maintenant prêt à installer la nation dans une période d'apaisement. Par souci de conciliation, Riel annonça que les prisonniers qui jureraient de ne pas prendre les armes seraient libérés et qu’il démobiliserait ses hommes si la libération des insurgés canadiens se révélait être un succès. Les événements se déroulaient tel que l’espéraient les amoureux de la tranquillité – pour d’autres, ce n’était pas le cas. Le chauvinisme canadien-anglais allait redresser la tête, dans toute sa laideur, et il en résulterait un désastre.

    Cet article a été repris dans louisriel.org, 10 janvier 2020, http://www.louisriel.org/ArticleView.php?article_id=84

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                                            RÉCONCILIATION                                                            RÉHABILITATION       

                                                               L’HÉRITAGE DE LOUIS RIEL

    DÉCLARATION DES DROITS DES MÉTIS

    REQUÊTES PRINCIPALES

    1. Le droit d’entrer dans le Canada en qualité de province.

    2. Le droit d’élire et d’envoyer quatre membres au Parlement d’Ottawa.

    3. Le contrôle de leurs propres affaires locales.

    4. Le droit d’utiliser les langues française et anglaise de manière égale dans les écoles et les cours de justice.

    5. Le droit de conserver leurs propres coutumes, traditions, et le mode de vie métis.

    Les Métis veulent que le chemin de fer vienne jusqu'à Winnipeg et que le gouvernement fédéral négocie des traités avec les peuples autochtones de la région.

    En 1869, Louis Riel dirigea un gouvernement provisoire qui adopta une Liste de droits, laquelle respectait les droits autochtones et démocratiques. Le gouvernement canadien accepta cette Liste en tant que base du futur Acte du Manitoba, qui établit la naissance de la province canadienne du Manitoba, le 12 mai 1870.

    LE PÈRE AUTOCHTONE (MÉTIS) DE LA CONFÉDÉRATION DU CANADA

    NOTES

    1. Le 7 décembre 1869, le docteur John Christian Schultz, pharmacien à Winnipeg, membre du parti extrémiste Canada First et ancien directeur du journal The Nor’Westeravait tenté de renverser le gouvernement provisoire avec une quarantaine de partisans. Ils avaient été arrêtés par le futur adjudant-général métis Ambroise-Didyme Lépine et ses hommes, puis emprisonnés au fort Garry.

    2. Donald Smith (1er baron de Strathcona et de Mount Royal ; 1820-1914). Homme d’affaires et homme politique écossais et canadien. Né à Forres, il cumula les fonctions de gouverneur de la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH ; 1889-1914), de président de la Banque de Montréal, et de directeur de la compagnie de chemin de fer Canadian Pacific. Dans les années 1869-1870, les autorités fédérales le dépêchèrent comme émissaire à la colonie de la rivière Rouge, mais il joua un rôle ambigu auprès des Métis, notamment en leur déniant toute promesse d’amnistie à la suite de leur mouvement de résistance. En août 1870, après la dispersion du gouvernement provisoire de Louis Riel, il fut nommé gouverneur intérimaire du Manitoba par le colonel Garnett Wolseley, qui avait commandé la force expéditionnaire contre les révoltés. Il en profita pour lancer un mandat d’arrêt contre Riel. Le 7 novembre 1885, soit neuf jours avant l’exécution de ce dernier, il riva officiellement le dernier crampon de la voie ferrée du Canadian Pacific à Cregellachie (montagnes des Selkirk, future Colombie-Britannique). Élu successivement membre du Conseil exécutif des Territoires du Nord-Ouest, député provincial au Manitoba et député fédéral, il acheva sa carrière comme haut commissionnaire du Canada pour le Royaume-Uni (1896-1914) et conseiller impérial (à partir de 1904). 

    3. La Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH ; Hudson’s Bay Compagny, HBC) fut fondée en 1670 à Londres par deux coureurs de bois français, Pierre-Esprit Radisson et Médard Chouart des Groseillers, pour la traite des fourrures dans la baie d’Hudson (Amérique du Nord). Après la chute de la Nouvelle-France en 1763, elle étendit ses postes de traite vers l’ouest et le nord du futur Canada. Au début des années 1800, elle entra en compétition avec la Compagnie du Nord-Ouest (CNO), originaire de Montréal, puis fusionna en 1821 avec elle sous son propre nom, au terme d’un conflit sanglant. Détentrice pendant près d’un demi-siècle de la plus grande partie du territoire canadien, ce dernier lui fut octroyé officiellement par Londres en 1870, en même temps qu’un droit exclusif de traite des fourrures. Cette cession provoqua la révolte des agriculteurs métis de la colonie de la rivière Rouge, qui fut écrasée dans le sang. Par la suite, les postes de traite devinrent des magasins généraux, puis une chaîne de grands magasins qui existe toujours.

    4. Ces délégués étaient le père Jean-Noël Ritchot, curé de Saint-Norbert, Alfred Scott, employé de la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) et gérant de bar, et John Black, greffier, qui partirent les 23 et 24 mars 1870 pour Ottawa.

    5. La Magna Carta est l’un des documents les plus célèbres de l’histoire de l’Angleterre. Souvent considérée comme la pierre angulaire de la liberté, de la démocratie et du droit anglais, elle a exercé une influence toujours d'actualité dans le monde. Promulguée en 1215, elle apportait une solution pratique à la crise politique profonde du règne du roi Jean sans Terre. Elle énonçait peu de principes juridiques mais imposait pour la première fois à l’autorité royale des restrictions détaillées et écrites en matière de fiscalité, de droits féodaux et de justice. Elle réaffirmait le pouvoir de la pratique coutumière de limiter l’injustice et l’arbitraire royaux. Pour résumer, la Magna Carta a instauré le principe selon lequel le roi n’est pas au-dessus de la loi et doit gouverner en la respectant. (Source : Registre de la Mémoire du monde, Magna Carta promulguée en 1215 – ref. 2009-28 – site Web de l'UNESCO : http://www.unesco.org).

     

     

     

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  • LOUIS RIEL 2020 - « LETTRE OUVERTE À TOUS LES AMIS DE LOUIS RIEL »

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    LETTRE OUVERTE À TOUS LES AMIS DE LOUIS RIEL 

    PAR LA SOCIÉTÉ DES AMIS DE LOUIS RIEL, 29 DÉCEMBRE 2019

    (TRADUIT DE L'ANGLAIS ET ANNOTÉ PAR ISMÈNE TOUSSAINT)

    Les Amis de Louis Riel, hier comme aujourd’hui, viennent d’horizons variés. Ce qu’ils ont en commun, c’est une croyance inébranlable en la cause de la justice d’un peuple qui fut privé de ses droits, déplacé, dont la terre fut volée, la culture réduite, et dont les droits, une fois soit-disant assurés, furent totalement et délibérément violés.
    La Société des Amis de Louis Riel

    Les Amis de Louis Riel sont une société non-partisane qui s’est constituée en 2018 en Colombie-Britannique, afin d’engager les soutiens canadiens et internationaux du chef métis à participer à des discussions et des actions créatives visant à lui donner une place correcte dans l’histoire du Canada. Nous avons une vision à long terme de la réconciliation entre les Blancs et les Autochtones, susceptible de mener à la reconnaissance de Louis Riel comme «Père autochtone (métis) de la Confédération».

    Le leader métis Louis Riel fut un homme politique honorable. En 1992, l’ancien Premier ministre conservateur [de juin 1979 à mars 1980] et ministre des Affaires constitutionnelles Joe Clarke, présida une session du Parlement canadien et fit passer unanimement une résolution qui  le reconnaissait comme le « fondateur du Manitoba ». Cependant, Louis Riel doit désormais être reconnu comme le  premier « Premier ministre du Manitoba » et le seul « Père autochtone (métis) de la Confédération du Canada ».

    Sur le plan légal, Louis Riel demeure un criminel condamné – un « traître au Canada ». À la lumière du plein engagement du gouvernement canadien (et celui de la Colombie-Britannique) envers la Déclaration des Nations Unies des droits des peuples autochtones1, l’Enquête sur les Femmes et les jeunes filles disparues et assassinées2, et les 94 recommandations de la Commission de vérité et réconciliation des écoles résidentielles3, la question doit être posée : comment mettre en place les idéaux d’inclusion et d’égalité de Riel ? La réponse est la réconciliation – la réconciliation de Louis Riel.

    La Commission de vérité et réconciliation a affirmé à tous les Canadiens que la guérison, la reconnaissance et la disparition des erreurs du passé étaient possibles. La condamnation et l’exécution de Louis Riel « pour haute trahison » par une cour canadienne demeurent un exemple flagrant des injustices canadiennes qui furent perpétrées à l’ère coloniale : la division du Canada par des préjugés raciaux, religieux, régionaux et linguistiques. Les dommages causés par un tel système ont filtré à travers la société canadienne avec les peuples autochtones et les nations qui vivent dans des conditions dignes du tiers-monde, les femmes disparues et assassinées, l’instruction refusée aux jeunes, dont le taux d’incarcération a atteint un niveau alarmant.

    L’année 2020 est l’année du 150e anniversaire de la campagne constitutionnelle de 1869-1870 qui a mené à l’entrée du Territoire du Nord-Ouest et de la Terre de Rupert dans la Confédération canadienne, avec la formation de la province du Manitoba. Ce 150e anniversaire est l’occasion idéale pour les Canadiens de faire appel à notre premier ministre et au Parlement du Canada pour que Louis Riel soit unanimement reconnu, une fois encore, non seulement comme le Père du Manitoba, mais aussi comme le « Père autochtone (métis) du Canada ».

    La Société des Amis de Louis Riel propose à tous de se joindre à sa campagne afin de voir Riel réconcilié – en coordination avec le 150e anniversaire de l’adoption de l’Acte du Manitoba, le 12 mai 2020.

    Meegwetch (salutations) et longue vie à l’indomptable esprit de Louis Riel !

    Cette lettre a été reprise dans louisriel.org, 3 janvier 2020, http://www.louisriel.org/ArticleView.php?article_id=80 

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    NOTES

    1. Au début du mois de décembre 2019, le Canada a annoncé sa décision d'adopter la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Il l'avait rejetée le 13 septembre 2007, à l'instar des États-Unis, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, alors que l'Assemblée générale de l'ONU avait voté en sa faveur à la majorité de 143 voix. 

    2. En 2016, au vu du nombre croissant de cas de femmes autochtones disparues et (ou) assassinées  au Canada et sous la pression des nations dont elles étaient issues, le gouvernement fédéral ouvrit une vaste enquête nationale qui dura trois ans. Tandis que l’Association des Femmes autochtones du Canada (AFAC) répertoriait les noms de près de 10 000 femmes disparues et (ou) assassinées depuis les dernières décennies, le rapport d’enquête dénonçait l’inaction de la police, de certains services, et concluait à un véritable « génocide » à l’échelle du pays. Pour plus d’informations, voir le site Web « Enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées ». 

    3. Instaurée par le gouvernement fédéral, la Commission de vérité et réconciliation du Canada a parcouru le pays entre les années 2007 et 2015 pour recueillir les témoignages des Autochtones ayant subi des sévices dans les écoles résidentielles indiennes qui fonctionnèrent entre le XIXe siècle et les années 1980, ainsi que pour faciliter leur réconciliation avec les Blancs. Au mois de juin 2015, elle a rendu un rapport concluant que les Premiers peuples avaient été victimes d'un « génocide  culturel ». Désormais, seul un réengagement important de l'État pour leur permettre un accès à l'égalité des chances peut paver la voie vers une véritable réconciliation. De nombreux articles de presse sur cette question ont été réunis dans le présent site : voir la catégorie « Dossier : Autochtones » en haut à gauche, en page d'accueil. Pour des informations complémentaires, consulter le site Web gouvernemental « Commission de vérité et réconciliation du Canada ».

    Apparues dès le début du XIXe siècle, les écoles résidentielles ou pensionnats autochtones étaient des établissements destinés à scolariser, à évangéliser et à assimiler les enfants amérindiens. En fait, il s'y commit jusque dans les années 1980 un véritable génocide humain et culturel : séparés de leurs familles, confrontés à une langue et à des coutumes étrangères, soumis à une discipline brutale et à de rudes travaux physiques, beaucoup de jeunes Autochtones moururent de malnutrition, de maladies et de mauvais traitements. Notre époque a également recensé de nombreux cas d'abus physiques, sexuels et psychiques, ainsi que des stérilisations forcées, des tortures et des meurtres (découverte de plusieurs charniers d'enfants). On estime à environ 4 134 le nombre des victimes de ces écoles et la plupart des survivants souffrent encore aujourd’hui de séquelles psychologiques. Concernant les 94 recommandations réunies par la Commission de vérité et réconciliation au sujet des écoles résidentielles, voir le document suivant :
    https://nctr.ca/fr/assets/reports/Final%20Reports/Calls_to_Action_French.pdf  

     

     

     

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  • annonce en retard par rapport à la date ,mais publié à la demande D'Ismène Toussaint

    Et puis article surtout destiné aux métis qui viennent sur mon blog et dont la demande avait été faite

    INVITATION : LE 15 NOVEMBRE 2019, HOMMAGE À ABDELILAH RAIS (1963-2019), PEINTRE DES MÉTIS, LORS DE LA VIGILE LOUIS-RIEL À MONTRÉAL

    Louis Riel  

               

    Abdelilah Rais

    La famille Rais (Maroc – Grande-Bretagne)
    Mme Ismène Toussaint, Ph.D., auteure (Québec – France)

    MM. Jacques Binette, conseiller exécutif de la section Louis-Riel de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM), et
    Stéphane Roy, président de l’Union métisse Est-Ouest

    vous prient de bien vouloir honorer de votre présence l’hommage qui sera rendu dans le cadre de la Vigile Louis-Riel 2019 à

    M. ABDELILAH RAIS
    (1963-2019)
    Artiste-peintre
    Créateur du tableau PAXNICA dédié aux Métis

    le 15 novembre 2019, à 19h, à la paroisse Saint-Marcel, 1630 rue Saint-Jean-Baptiste, quartier Pointe aux Trembles, à Montréal.

    Alors qu’il était en pleine ascension artistique, le peintre Abdelilah Rais a été brutalement arraché à sa passion et à notre affection le 26 juillet dernier. D’origine marocaine, il avait exposé régulièrement dans son pays et en Europe avant de se lancer à la conquête des États-Unis et du Canada. Québécois de cœur, il vivait depuis trois ans entre Casablanca et Montréal, où des galeries l'avaient accueilli à six reprises en 2018. 

    Se définissant comme un artiste « figuratif abstrait », il se voulait le « miroir » de l’humanité, qu'il a restituée simultanément dans sa grandiosité et sa folie par le biais d’une multiplicité de visages, de formes, de corps et de foules. Doté d’un don de « seconde vue » comme l’écrivain Honoré de Balzac, visionnaire même, il peignait aussi les âmes : leurs couleurs éclatantes, oniriques et fantastiques nous donnent un avant-goût d'éternité.

    Admirateur de Louis Riel (1844-1885), Abdelilah Rais avait consacré l'année dernière une toile de quatre mètres par deux aux Métis : il les avait représentés sous la forme d’une grande famille baignant dans la paix, l’harmonie et le bonheur. Allégorie à la fois de l’âge d’or primordial et de la finalité poursuivie par ceux-ci – leur reconnaissance officielle par leur propre pays –, PAXNICA incarne l’Infini, le symbole du peuple qu’on peut détruire, mais qui se reformera toujours. Ce tableau avait été dévoilé le 19 novembre 2018 à la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, à l’occasion de la création et de la remise du Prix littéraire Ismène-Toussaint par l’Assemblée des Patriotes de l’Amérique Française (APAF).

    La commémoration de l’artiste sera précédée d’une conférence de M. Jacques Binette sur « Riel, le père, Riel, le fils », de la remise du Prix social Jean-Saint-Amour au militant Marc de Repentigny ; et suivie d’une présentation de feu le peintre/plasticien métis québécois Claude Poitevin, ancien membre de la section Louis-Riel, par  Mme Christiane Jasmin, vice-présidente de la même section.

    Annonce reprise dans ismenetoussaint.ca, 13 novembre 2019, http://www.ismenetoussaint.ca/ArticleView.php?article_id=1177 ; dans ismenetoussaint.com, même date, http://www.ismenetoussaint.com/ArticleView.php?article_id=396

     
    PAXNICA

    TABLEAU D'ABDELILAH RAIS DÉDIÉ AUX MÉTIS

    (EXPOSÉ LE 19 NOVEMBRE 2018, LORS DE LA CRÉATION ET REMISE DU PRIX LITTÉRAIRE ISMÈNE-TOUSSAINT À LA SOCIÉTÉ SAINT-JEAN-BAPTISTE DE MONTRÉAL)

    Pour un complément d'informations, voir entre autres les articles d'Ismène Toussaint : 

    « Paxnica », le paradis des Métis : Une œuvre majeure signée Abdelilah Rais illustre la prophétie de Louis Riel (1844-1885), « Mon peuple dormira pendant cent ans et lorsqu'il se réveillera, ce sont les artistes qui le mèneront », 25 janvier 2019,
    http://ismenetoussaint.ca/ArticleView.php?article_id=1158

    « Abdelilah Rais, miroir de l'humanité et visionnaire de l'éternité – Exposition de peinture « Le regard de l'autre » du 3 au 26 mai 2018 au Centre culturel marocain de Montréal »,  15 août 2018,
    http://www.ismenetoussaint.com/ArticleView.php?article_id=352

    « 26 juillet 2019 : Le petit prince des couleurs n'est plus... Le peintre Abdelilah Rais a rejoint « Paxnica », le paradis des Métis », 25 août 2019, http://ismenetoussaint.ca/ArticleView.php?article_id=1174

    Entrevue d'Abdelilah Rais à l'émission « Arts et Lettres » animée par Kamal Benkirane, Ici-Télévision, Montréal, novembre 2018-février 2019, https://www.youtube.com/watch?v=9b0tPg-FtXA

     

     

     

    © Ismène Toussaint -
    Section Louis-Riel de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal -


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  • 15 NOVEMBRE 2019 : VIGILE ANNUELLE LOUIS-RIEL - VENEZ DÉCOUVRIR « RIEL, LE PÈRE, RIEL, LE FILS », LORS D'UNE CONFÉRENCE DE M. JACQUES BINETTE, CONSEILLER EXÉCUTIF DE LA SECTION LOUIS-RIEL DE LA SOCIÉTÉ SAINT-JEAN-BAPTISTE DE MONTRÉAL


     Jean Riel, fils de Louis Riel (1882-1908)
    © Centre du Patrimoine de Saint-Boniface - Les Éditions du Blé

    INVITATION

    à la Vigile Louis-Riel 2019 de la section Louis-Riel de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM)

    Vendredi, 15 novembre 2019

    À 19 heures

    À la salle de la paroisse Saint-Marcel, 1630, rue Saint-Jean-Baptiste, quartier Pointe-aux-Trembles, à Montréal, H1B 4A4,

    Conférence donnée

    par M. Jacques Binette :

    RIEL, LE PÈRE
    RIEL, LE FILS

    M. Jacques Binette, conseiller de l'exécutif de la section Louis-Riel, amoureux de l'histoire du Québec et défenseur de l'indépendance et du français, présentera l'histoire méconnue du fils de Louis Riel, Jean Riel, qui a connu une vie difficile en raison du poids du nom de famille de son illustre père.

    De plus,

    Cette soirée sera l'occasion de remettre le prix Jean-Saint-Amour à M. Marc de Repentigny, habitant d'Anjou (Montréal) et militant indépendantiste depuis des décennies.  Le prix Jean-Saint-Amour est remis annuellement à une personne qui travaille inlassablement pour la cause du Québec, de sa langue et de son indépendance.

    Cette soirée sera également l'occasion de rendre un hommage à M. Abdelilah Rais, artiste récemment décédé, par la lecture d'un article écrit par Ismène Toussaint en souvenir de son ami peintre/plasticien et photographe.

    Cette soirée sera enfin l'occasion de rappeler à notre mémoire feu Claude Poitevin, membre de notre section, peintre, sculpteur et poète, lors d'une présentation de Mme Christiane Jasmin, vice-présidente de la section Louis-Riel.

    Entrée gratuite.
    Bienvenue à tous et à toutes, membres ou non membres.
    Il est préférable de s'inscrire à l'avance en communiquant à l'adresse électronique suivante : citoyen_binette@hotmail.com 

    Jacques Binette

    Annonce reprise dans ismenetoussaint.com, 10 novembre 2019, http://www.ismenetoussaint.com/ArticleView.php?article_id=395 ; dans louisriel.org, même date, http://www.louisriel.org/ArticleView.php?article_id=73

     

     

    © Jacques Binette - Section Louis-Riel de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM) -

     

     


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  • Pour ceux qui ne sont pas inscrits à la newsletter ( inscrivez vous ), je note ici l'article d'Ismène Toussaint mais vous pouvez aussi allez sur son site ► ismenetoussaint.

     

    2 AOÛT 2019 : « LA RECONNAISSANCE DES MÉTIS À L’EST DE L’OUTAOUAIS, QU’UNE QUESTION DE TEMPS », UN BILLET DE RUSSEL AURORE-BOUCHARD, HISTORIENNE MÉTISSE (CHICOUTIMI, SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN, QUÉBEC)

    Russel-Aurore Bouchard 
    © Dixquatre.com

    LA RECONNAISSANCE DES MÉTIS À L’EST DE L’OUTAOUAIS, QU’UNE QUESTION DE TEMPS

    PAR RUSSEL-AURORE BOUCHARD1, HISTORIENNE MÉTISSE

    Pour les dizaines de milliers de Métis placés dans l’attente d’une reconnaissance officielle de l’État canadien, ne vous découragez pas. Nul n’a le pouvoir et la capacité d’éteindre notre caractère identitaire et notre fierté d’être ce que nous sommes. Nous sommes une réalité bien en chair et en os, nos ancêtres ont peuplé et construit ce continent et, tôt ou tard, le fait sera accompli. Au pied du gibet de l’intolérance, Louis Riel l’avait compris, pressenti et annoncé. Nous appartenons à l’histoire et l’histoire qui s’écrit en prend bien note. Les Métis et le fait de civilisation auquel ils sont liés sont du reste la seule issue possible de tous les peuples autochtones de l’Amerique du Nord quels qu’ils soient.

    Pour l’heure, le jugement Powley emprisonne la définition d’une communauté métisse dans les critères de définition d’une communauté indienne, elle-même emprisonnée dans ce qui est la « réserve ». Il m’a fallu plus de trente ans de recherche pour le comprendre. Et j’ai entrepris de l’expliquer plus intensément dans mes deux derniers livres consacrés à la communauté métisse de la Borealie québécoise, dont Naissance d’une nouvelle humanité au cœur du Québec » et Otipemisiwak. Tant qu’on ne sortira pas de ce carcan idéologique tissé par l’État fédéral et par la Cour suprême du Canada, de Delgamuuk à Powley, on sera écarté. À cet égard, la Cour suprême répond aux préoccupations politiques de ses maîtres et se détourne de sa mission de rendre justice.

    Mais tout ça n’est qu’une question de temps. Tant que nous combattrons pour le respect, la dignité et la reconnaissance de ce que nous sommes, tant que nous parlerons de nous et entre nous, nous vivons dans l’histoire et dans les faits.

    NOTE

    1. Né homme à Chicoutimi (Saguenay-Lac-Saint-Jean, Québec), ce n'est qu'en 2007 que l'historien Russel Bouchard osera affirmer publiquement son identité féminine, son « être aux deux esprits » - pour reprendre sa propre expression -, sous le nom de « Russel-Aurore ». Titulaire d'une maîtrise en histoire, cette Métisse écossaise, montagnaise et québécoise, a exercé les professions d'armurière et de conservatrice de musée avant de se consacrer pleinement à l'écriture. Polémiste inspirée par Voltaire, elle s'est fait connaître dans les médias et par le biais de ses blogues, Le Peuple métis de la Boréalie et Les Délires d'Akakia pour ses prises de position tranchées sur les sujets qui fâchent. Avant tout défenseure de ses compatriotes, elle est  l'auteure d'une œuvre colossale portant sur sa région (La vie quotidienne à Chicoutimi au temps des fondateurs, 5 vol., 1994-2016 ; Chroniques d'histoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, 3 vol., 2011-2015) et sur les Métis : La Communauté métisse de Chicoutimi : fondements historiques et culturels (2005) ; Le Peuple métis de la Boréalie : un épiphénomène de civilisation (2006) ; La longue marche du Peuple oublié/Ethnogenèse et spectre culturel du Peuple métis de la Boréalie (2006) ; Quand l'Ours métis sort de sa ouâche (2007) ; Les Dits des Métis de la Boréalie - Évocation des textes fondateurs (2008) ; Naissance d'une nouvelle humanité au cœur du Québec (2013) ; Otipemisiwak : Ils ont inventé l'Amérique (2016) ; La Piste des Larmes - Un Canadien français témoin du génocide des Indiens des Grandes Plaines (2017). Pour une bibliographie exhaustive, consulter le site Wikipédia (Note d'I.T.) 

     

     

    © Russel-Aurore Bouchard

     

     


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