• LOUIS RIEL 2020 - « COMMÉMORONS LA BATAILLE DE LOUIS RIEL

    Déclaration des Droits des Métis
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    COMMÉMORONS LA BATAILLE DE LOUIS RIEL POUR UNE DÉCLARATION DES DROITS ET POUR LE GOUVERNEMENT PROVISOIRE D’ASSINIBOIA – JANVIER 1870

    PAR LA SOCIÉTÉ DES AMIS DE LOUIS RIEL (8 JANVIER 2020)

     (TRADUIT DE L’ANGLAIS ET ANNOTÉ PAR ISMÈNE TOUSSAINT)

    Les Amis de Louis Riel, hier comme aujourd’hui, viennent d’horizons variés. Ce qu’ils ont en commun, c’est une croyance inébranlable en la cause de la justice d’un peuple qui fut privé de ses droits, déplacé, dont la terre fut volée, la culture réduite, et dont les droits, une fois soit-disant assurés, furent totalement et délibérément violés.
    La Société des Amis de Louis Riel

    Ayant bloqué le coup qu'avait tenté le Canada pour s’emparer du Nord-Ouest  sans aucune représentation métisse ou locale1, Louis Riel, en ce Noël 1869, dirigeait à présent une petite nation pacifique et lui préparait un avenir également pacifique – à titre de province canadienne. Néanmoins, il ne se faisait aucune illusion sur le Canada ni sur les locaux canadiens, qui n’avaient pas abandonné leurs rêves de conquête, et sa cavalerie métisse demeurait en garnison afin d’empêcher un autre soulèvement.

    Au mois de janvier 1870, Louis Riel et l’émissaire [du gouvernement] canadien Donald Smith2 établirent un ensemble de règles de base qui permirent aux représentants de l’ancien et du nouveau gouvernement de convoquer à l'unisson une réunion publique. Cette assemblée devait déterminer l’avenir du peuple de la rivière Rouge.

    L'événement qui suivit fut l'un des plus extraordinaires de l’histoire canadienne. La réunion se déroula dehors, sur les terrains gelés du fort Garry. C’était en janvier à Winnipeg ! Deux jours durant, près de 2000 personnes se tinrent debout à l’extérieur et écoutèrent dans le froid glacé de l’hiver les arguments que les deux hommes avancèrent pour le futur.

    Selon tous les comptes-rendus, ce fut une manifestation remarquable, avec ces deux orateurs, très différents l’un de l’autre, qui rivalisaient pour gagner les cœurs et les esprits de leur auditoire. Les arguments de Riel, fondés sur les besoins et les aspirations de la population, en appelait aux plus belles traditions du passé. Il rappela à son audience qu’elle formait une communauté admirable de gens qui avaient grandi ensemble aux portes de la Prairie. Souvent, par le passé, ils avaient fait face de concert à l’adversité, et cette communauté s’était transformée en une patrie multi-ethnique dont, jusqu’à une époque récente, chacun respectait la diversité, et où chacun menait à bien ses affaires. En demandant la mise en place d’une Convention qui représenterait tous les points de vue, Riel cherchait un moyen de renforcer et de protéger l’unité de cette société diversifiée.

    Dans sa contrepartie, couchée sur papier dans la tradition de la Compagnie de la Baie d’Hudson3, Donald Smith montra les formidables avantages économiques qu’offrait le Dominion du Canada en ouvrant les terres à de nouvelles opportunités et à de nouvelles communautés, dont de forts liens commerciaux avec l’Est. Smith demanda aux habitants d’accepter la vente du Nord-Ouest au Canada comme un fait accompli et de considérer qu'un avenir au sein du Canada leur ferait bénéficier des bienfaits du progrès. Il signala également l’importance de maintenir de bonnes relations avec le reste du Canada, soulignant son argumentation par une allusion à la violence à venir si les colons de la rivière Rouge rejetaient encore une fois les modalités canadiennes.

    À la fin, ce fut la position du jeune Louis Riel qui l’emporta. Son exposé était le mieux fondé et en une éloquente levée de mains (ou plutôt de mitaines !), la foule vota pour qu’une « Convention de quarante » personnes mettent en œuvre un programme pour le gouvernement provisoire ; aussi, pour qu'elle énonce par écrit le positionnement de la collectivité, qui était d’entrer en négociation avec le Canada en tant que son égale, et non en tant que colonie de l’Ontario.

    La « Convention des quarante » vit les différentes communautés et paroisses anglophones et francophones envoyer des délégués pour trouver une entente unique. Rapidement, elle disposa d’une nouvelle Déclaration des droits satisfaisante pour les deux parties.

    En donnant à la Déclaration des Droits un statut pleinement légal, Riel avait fait de la Convention le gouvernement provisoire d’Assiniboia. Un conseil de 24 membres élut un exécutif composé d’un président, d’un secrétaire, d’un trésorier, d’un adjudant-général, et Louis Riel fut élu président. On se mit d’accord pour envoyer trois délégués4 à Ottawa pour négocier un règlement final avec le Canada.

    Selon la loi des nations, qui est fondée sur la tradition démocratique britannique depuis la Magna Carta5le nouveau gouvernement provisoire d’Assiniboia était le gouvernement légal, légitime, de la nation du Nord-Ouest. Avec l’accord du peuple pour négocier les termes de l’entrée de sa région dans la Confédération, et avec la formation d’un gouvernement provisoire représentatif, la paix et l’achèvement de l’union avec le Canada à des conditions acceptables semblaient désormais assurés.

    Le gouvernement provisoire était maintenant prêt à installer la nation dans une période d'apaisement. Par souci de conciliation, Riel annonça que les prisonniers qui jureraient de ne pas prendre les armes seraient libérés et qu’il démobiliserait ses hommes si la libération des insurgés canadiens se révélait être un succès. Les événements se déroulaient tel que l’espéraient les amoureux de la tranquillité – pour d’autres, ce n’était pas le cas. Le chauvinisme canadien-anglais allait redresser la tête, dans toute sa laideur, et il en résulterait un désastre.

    Cet article a été repris dans louisriel.org, 10 janvier 2020, http://www.louisriel.org/ArticleView.php?article_id=84

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                                                               L’HÉRITAGE DE LOUIS RIEL

    DÉCLARATION DES DROITS DES MÉTIS

    REQUÊTES PRINCIPALES

    1. Le droit d’entrer dans le Canada en qualité de province.

    2. Le droit d’élire et d’envoyer quatre membres au Parlement d’Ottawa.

    3. Le contrôle de leurs propres affaires locales.

    4. Le droit d’utiliser les langues française et anglaise de manière égale dans les écoles et les cours de justice.

    5. Le droit de conserver leurs propres coutumes, traditions, et le mode de vie métis.

    Les Métis veulent que le chemin de fer vienne jusqu'à Winnipeg et que le gouvernement fédéral négocie des traités avec les peuples autochtones de la région.

    En 1869, Louis Riel dirigea un gouvernement provisoire qui adopta une Liste de droits, laquelle respectait les droits autochtones et démocratiques. Le gouvernement canadien accepta cette Liste en tant que base du futur Acte du Manitoba, qui établit la naissance de la province canadienne du Manitoba, le 12 mai 1870.

    LE PÈRE AUTOCHTONE (MÉTIS) DE LA CONFÉDÉRATION DU CANADA

    NOTES

    1. Le 7 décembre 1869, le docteur John Christian Schultz, pharmacien à Winnipeg, membre du parti extrémiste Canada First et ancien directeur du journal The Nor’Westeravait tenté de renverser le gouvernement provisoire avec une quarantaine de partisans. Ils avaient été arrêtés par le futur adjudant-général métis Ambroise-Didyme Lépine et ses hommes, puis emprisonnés au fort Garry.

    2. Donald Smith (1er baron de Strathcona et de Mount Royal ; 1820-1914). Homme d’affaires et homme politique écossais et canadien. Né à Forres, il cumula les fonctions de gouverneur de la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH ; 1889-1914), de président de la Banque de Montréal, et de directeur de la compagnie de chemin de fer Canadian Pacific. Dans les années 1869-1870, les autorités fédérales le dépêchèrent comme émissaire à la colonie de la rivière Rouge, mais il joua un rôle ambigu auprès des Métis, notamment en leur déniant toute promesse d’amnistie à la suite de leur mouvement de résistance. En août 1870, après la dispersion du gouvernement provisoire de Louis Riel, il fut nommé gouverneur intérimaire du Manitoba par le colonel Garnett Wolseley, qui avait commandé la force expéditionnaire contre les révoltés. Il en profita pour lancer un mandat d’arrêt contre Riel. Le 7 novembre 1885, soit neuf jours avant l’exécution de ce dernier, il riva officiellement le dernier crampon de la voie ferrée du Canadian Pacific à Cregellachie (montagnes des Selkirk, future Colombie-Britannique). Élu successivement membre du Conseil exécutif des Territoires du Nord-Ouest, député provincial au Manitoba et député fédéral, il acheva sa carrière comme haut commissionnaire du Canada pour le Royaume-Uni (1896-1914) et conseiller impérial (à partir de 1904). 

    3. La Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH ; Hudson’s Bay Compagny, HBC) fut fondée en 1670 à Londres par deux coureurs de bois français, Pierre-Esprit Radisson et Médard Chouart des Groseillers, pour la traite des fourrures dans la baie d’Hudson (Amérique du Nord). Après la chute de la Nouvelle-France en 1763, elle étendit ses postes de traite vers l’ouest et le nord du futur Canada. Au début des années 1800, elle entra en compétition avec la Compagnie du Nord-Ouest (CNO), originaire de Montréal, puis fusionna en 1821 avec elle sous son propre nom, au terme d’un conflit sanglant. Détentrice pendant près d’un demi-siècle de la plus grande partie du territoire canadien, ce dernier lui fut octroyé officiellement par Londres en 1870, en même temps qu’un droit exclusif de traite des fourrures. Cette cession provoqua la révolte des agriculteurs métis de la colonie de la rivière Rouge, qui fut écrasée dans le sang. Par la suite, les postes de traite devinrent des magasins généraux, puis une chaîne de grands magasins qui existe toujours.

    4. Ces délégués étaient le père Jean-Noël Ritchot, curé de Saint-Norbert, Alfred Scott, employé de la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) et gérant de bar, et John Black, greffier, qui partirent les 23 et 24 mars 1870 pour Ottawa.

    5. La Magna Carta est l’un des documents les plus célèbres de l’histoire de l’Angleterre. Souvent considérée comme la pierre angulaire de la liberté, de la démocratie et du droit anglais, elle a exercé une influence toujours d'actualité dans le monde. Promulguée en 1215, elle apportait une solution pratique à la crise politique profonde du règne du roi Jean sans Terre. Elle énonçait peu de principes juridiques mais imposait pour la première fois à l’autorité royale des restrictions détaillées et écrites en matière de fiscalité, de droits féodaux et de justice. Elle réaffirmait le pouvoir de la pratique coutumière de limiter l’injustice et l’arbitraire royaux. Pour résumer, la Magna Carta a instauré le principe selon lequel le roi n’est pas au-dessus de la loi et doit gouverner en la respectant. (Source : Registre de la Mémoire du monde, Magna Carta promulguée en 1215 – ref. 2009-28 – site Web de l'UNESCO : http://www.unesco.org).

     

     

     

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