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21 Février 2020 : « un vent de poésie souffle sur la journée LOUIS-RIEL »
Article en parution retardée suite au confinement.
© Carole Du Sault
UN VENT DE POÉSIE SOUFFLE SUR LA JOURNÉE LOUIS-RIEL
UN MESSAGE DE CAROLE DU SAULT, DESCENDANTE D'AMBROISE-DIDYME LÉPINE1, BRAS-DROIT DE LOUIS RIEL (1840-1929)
Le 21 février 2020 – Il y a des journées fériées au Canada, plus précisément au Manitoba, qu’au Québec nous ne célébrons pas. Mais pourquoi pas chez-nous me direz-vous ? Quelle est cette journée qui pourrait bien nous garder d’aller travailler ou de nous scolariser ?
Lundi dernier, le 17 février, était donc célébrée, toujours le troisième jour de ce mois, là-bas au Manitoba, la journée annuelle en l’honneur de la vision de Louis Riel. Je passerai rapidement sur son histoire mais il faut savoir qu’en plus d’avoir été le fondateur de ce territoire, le président du gouvernement provisoire et le chef de la Nation métisse, il fut un poète de talent, depuis ses jeunes années de liberté jusqu’à sa pendaison annoncée.
Je ne m’aventurerai pas plus loin sur ses traces, mais je vous inviterai à lire la grande auteure et spécialiste de Louis Riel : Ismène Toussaint.
Voici également un extrait des Poésies de jeunesse de Louis Riel, qui ont été rééditées en 2019 aux Éditions du Blé, à Saint-Boniface (Manitoba) :
« Le Sang Sauvage en moi rayonne :
Et je louange mes aïeux.
Vous m’avez chanté la Huronne
Sur le ton le plus gracieux (...)
Ton âme est forte
Tu fais du bien
Mon cœur t’escorte
O Canadien !
Quoique sur les bords du grand fleuve
Les tribus aient dû s’effacer,
Et qu’un Sang fort à toute épreuve
Un jour ait pu les remplacer;
Ce qu’il en reste est sans vengeance
De le céder au nom français :
Ce nom a toute préséance
En faisant aimer ses succès. »Ouvrages d'Ismène Toussaint :
© Michel BazinetLouis Riel, Journaux de guerre et de prison, suivi de Chronologie métisse 1604-2006 (Éditions Stanké, Montréal, 2005) – Louis Riel, le Bison de cristal (Éditions Stanké, Montréal, 2000) – Gabriel Dumont, Souvenirs de résistance d'un immortel de l'Ouest (avec Denis Combet ; Éditions Cornac⁄Brûlé, Québec, 2009).
NOTE
1. Ambroise-Didyme Lépine (dit « Farget » ; 1840-1923). Chasseur de bisons, agriculteur et leader métis canadien-français. Né à Saint-Boniface, dans la colonie de la rivière Rouge, il fut nommé le 10 février 1870 adjudant-général dans le gouvernement provisoire de Louis Riel (1844-1885), qui s'opposait à la mainmise des autorités canadiennes-anglaises sur les terres métisses. Le 18 février suivant, il brisa la tentative de « coup d’état » qui avait été organisée par le docteur John Christian Schultz, pharmacien orangiste et membre du parti extrémiste Canada First. En tant que président de la cour martiale, c’est lui qui condamna à mort, le 4 mars, l’extrémiste orangiste Thomas Scott – et non Riel, comme on l'a souvent écrit. Après la fondation de la province du Manitoba (15 juillet 1870), puis la chute du gouvernement métis, le 24 août 1870, Lépine s’enfuit avec Louis Riel aux États-Unis. Mais il revint au Manitoba le 5 octobre 1871 pour prêter main-forte à l’arrestation des Féniens (indépendantistes irlandais-américains luttant contre l'impérialisme de l'Angleterre sur le continent), qui menaçaient d’envahir le territoire. Après avoir accompagné de nouveau Riel aux États-Unis, il regagna sa ferme manitobaine en 1872 et fut appréhendé par la police. Condamné à mort le 13 octobre 1874, il vit sa peine commuée en deux ans de prison ferme par Lord Dufferin, le gouverneur général du Canada, mais ne put bénéficier de l’amnistie qui fut accordée aux Métis le 12 février 1875. À sa sortie de prison en 1876, déchu de ses droits civiques, il ne joua plus de rôle majeur dans son milieu : il s’engagea dans le spectacle de « Buffalo » Bill Cody, le Wild West Show, qu’il accompagna même en Europe dans les années 1880. En 1889, il revint dans son pays natal et vécut à partir de 1902 près de chez l’un de ses fils, à Farget (Saskatchewan). Il termina son existence à Saint-Boniface. (Note d'Ismène Toussaint)
© Carole Du Sault
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