• Importante déclaration de la COPRÉSIDENCE des AUTOCHTONES MÉTIS DE LA NATION QUÉBÉCOISE

     

    jean_jolicoeur_120x190

     

    COPRÉSIDENCE DES AUTOCHTONES MÉTIS DE LA NATION QUÉBÉCOISE 

     

    11 JUIN 2009 : JEAN JOLICŒUR DÉNONCE LA VIOLATION DES DROITS DES MÉTIS ET DES INDIENS HORS-RÉSERVES  PAR LES GOUVERNEMENTS LORS D’UNE CONFÉRENCE D’ISMÈNE TOUSSAINT PRONONCÉE SUR GABRIEL DUMONT À LA SOCIÉTÉ SAINT-JEAN-BAPTISTE DE MONTRÉAL.

    GABRIEL DUMONT SOUS TOUS SES ANGLES

    Le 11 mai 2009, lors du lancement de son ouvrage, Gabriel Dumont, Souvenirs de résistance d’un immortel de l’Ouest (écrit en collaboration avec Denis Combet, Éditions Cornac), à la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM), l’auteure Ismène Toussaint annonçait la renaissance et la consolidation de l’Union métisse Est-Ouest, un mouvement qu’elle avait cofondé le 8 mai 2005 pour permettre aux Métis des Provinces Maritimes, du Québec et du Manitoba de se retrouver après cent-vingt ans de séparation. Le 18 mai suivant, appuyés par des Métis de la SSJBM, des associations nationalistes et du gouvernement du Québec, Gilles Rhéaume, président de l'Union, Jean Jolicœur, chef de l’Alliance Autochtone du Québec (AAQ, 30 000 membres Premières Nations, Métis et Inuits Métis hors-réserves), et elle-même faisaient reconnaître la Nation métisse par la Nation québécoise devant plus de 400 représentants de l’élite du pays réunis lors de la Soirée des Patriotes, à Montréal : une action qui valait à ces deux derniers d’être nommés Coprésidents des Autochtones Métis de la Nation québécoise (CAMNQ).

    Le 11 juin 2009, l’écrivaine était invitée par Jean-Pierre Durand, Métis et vice-président de la SSJBM, à prononcer une conférence dans le cadre de cet organisme : « Après cent-vingt ans, Gabriel Dumont revient au Québec ». Après avoir dévoilé un tableau de Guéganne, la plus grande artiste métisse Micmaque des Provinces Maritimes, intitulé La Cause métisse, et rendu hommage aux cofondateurs de l’Union métisse Est-Ouest dans cette région, Ismène Toussaint a expliqué la signification de quelques symboles et objets. Puis elle a retracé les faits les plus saillants de la vie de l’ancien chef métis de l’Ouest : sa naissance, en 1837, à Saint-Boniface (colonie de la rivière Rouge, futur Manitoba) ; sa participation, alors qu’il n’était encore qu’un adolescent, à la bataille de Grand-Coteau contre les Sioux (Missouri, 1851) ; ses activités de capitaine de chasse aux bisons ; son soutien indéfectible à Louis Riel dans sa lutte contre les spoliateurs canadiens-anglais des terres autochtones ; son mandat de premier président des Territoires du Nord-Ouest à Saint-Laurent (Saskatchewan, 1873-1878) ; son organisation du soulèvement métis dans cette région, mené avec maestria contre l’armée canadienne mais qui se solda par l’écrasante défaite de Batoche (12 mai 1885) et par son exil aux États-Unis ; l’accueil triomphal remporté par sa tournée de conférences au Québec, en 1888 ; la rédaction de ses souvenirs (1888 et début des années 1900), qui ne seraient révélés au public qu’en 2009 ; et son retrait dans l’ombre jusqu’à sa mort, survenue en 1906 en Saskatchewan.

    L’auteure a enchaîné avec un bref portrait de la cause métisse contemporaine, dont elle poursuit la défense avec plusieurs leaders dans la lignée de Louis Riel et de Gabriel Dumont, puis achevé son exposé par une adresse à Jean Jolicœur sur la définition de « Sauvages Blancs » – ces premiers Européens ayant embrassé le mode de vie autochtone et qui devaient fonder le peuple métis –, elle-même étant une Française adoptée plusieurs fois « Métisse ».

    L’invité d’honneur de cette causerie était Denis Riel, arrière-petit-cousin de Louis Riel et homme d’affaires, qui n’hésita pas à prendre fait et cause pour son illustre aïeul tout en évoquant son engagement récent dans le mouvement métis. 

    LE COUP DE MAÎTRE DE JEAN JOLICŒUR : UNE DEMANDE DE RECONNAISSANCE COLLECTIVE DES MÉTIS ET DES INDIENS HORS-RÉSERVES

    Mais ce fut Jean Jolicœur, un Algonquin justifiant d’une solide ascendance métisse (2), qui créa la surprise de la soirée par sa présentation d’un rapport historique et juridique de fraîche date démontrant que « les Autochtones hors-réserves ont les mêmes droits que ceux des réserves », seuls bénéficiaires jusqu’à présent des ententes conclues avec les gouvernements et des avantages financiers concédés par ces derniers. Initiée par l’AAQ et par neuf de ses membres actuellement poursuivis pour infraction à la Loi sur la Conservation et la mise en valeur de la faune et à la Loi sur les Pêches, cette requête pour jugement déclaratoire intitulée « Alliance Autochtone du Québec et Nicolas Schattler et Richard Schattler et Churchill Boland et Jules Saint-Gelais et Christian Tremblay et Henrico Lapointe et Jimmy Tremblay et David Béchamp et Rhéal Paul, requérants, c. Le procureur général du Québec pour et au nom du Ministre des Ressources naturelles et de la Faune du Québec et du Ministre délégué aux Affaires autochtones du Québec et Le procureur général du Canada pour et au nom du Ministre des Pêches et Océans du Canada et du Ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien et interlocuteur fédéral auprès des Métis et des Indiens non-inscrits, intimés, et Assemblée nationale du Québec à l’intention de M. Vallières, ès qualités de président, mis en cause » (3) a été soumise à la Cour Supérieure du Québec afin qu’elle répare les injustices qui frappent les pratiques de chasse et de pêche de subsistance inhérentes à la culture autochtone, et redonne au peuple ignoré « toutes les opportunités et toute la dignité auxquelles il est en droit de s’attendre de la part d’un état démocratique. »

    Avec passion et conviction, Jean Jolicœur a passé en revue les principaux aspects de ce document. Il a tout d’abord rappelé que selon le rapport de la Commission royale sur les Peuples Autochtones de 1996, les Indiens étaient jadis « organisés en sociétés et occupaient les territoires comme leurs ancêtres le faisaient depuis des siècles », mais qu’aux liens fraternels tissés par les Européens avec ceux-ci, s’était substituée, à partir de la fin du XVIIIe siècle, une politique coloniale aux visées agriculturistes, commerciales et industrielles qui avait progressivement entraîné leur déracinement, leur acculturation et leur assimilation à la société blanche. En 1850, la Loi sur les Indiens, en contraignant ces derniers à s’établir dans des réserves, provoqua notamment la perte de leur pouvoir décisionnel, de leur autonomie financière, ainsi que celle du statut autochtone pour les femmes mariées à des non-Indiens et pour leurs descendants (4). Elle sécréta également un pernicieux clivage entre les Indiens des réserves et ceux qui refusèrent d’y entrer ou qui furent oubliés ou exclus des registres d’inscription, aussi bien qu’une négation inique des Métis, condamnant désormais ces peuples à vivre dans la marginalité, l’indigence et l’isolement. 

    Suite de cet article sur --> Ismène Toussaint 

    « Wapikoni mobileCartes suite »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :