• ► Clyde Bellecourt

    ►  Clyde Bellecourt

    Clyde Bellecourt (© cbs58.com)

    CLYDE BELLECOURT, COFONDATEUR DU MOUVEMENT
    DES INDIENS AMÉRICAINS, EST MORT À l’ÂGE DE 85 ANS
    PAR ERIN HASSANZADEH (SITE WEB DE CBS MINNESOTA - WCCO,

    MINNEAPOLIS, 11 JANVIER 2022)

    (TRADUIT DE L’ANGLAIS ET ANNOTÉ PAR ISMÈNE TOUSSAINT)
    Dans tout le pays, on se souvient du militant autochtone
    américain Clyde Bellecourt (1), qui vient de mourir à l’âge de
    85 ans.
    En 1968, il avait cofondé le Mouvement des Indiens Américains
    (American Indian Movement, AIM) (2) pour aider les siens à
    défendre la souveraineté tribale et d’autres droits civils. La

    passion et l’oeuvre de sa vie s’étaient étendus bien au-delà de
    son État d’origine, le Minnesota.
    Un feu cérémoniel brûle, tandis que de nombreux Autochtones
    sont aux prises avec la perte d’une légende. Pour la militante
    Lisa Bellanger (3), Clyde Bellecourt était « un oncle » (4). Un
    homme connu sur le plan international, mais qui était pour
    beaucoup comme un membre de la famille.
    « Partout dans le monde, j’entends des gens l’appeler oncle
    explique-t-elle. Sans lui, je ne serai réellement pas qui je suis... »
    Lisa Bellanger est aujourd’hui directrice exécutive du
    Mouvement des Indiens américains.
    « Vous savez, le mouvement a créé un éveil au niveau national
    dans notre peuple », précise-t-elle.
    Clyde Bellecourt passa ses débuts à patrouiller les quartiers en
    s’efforçant de stopper les brutalités policières. Finalement, il
    codirigea le Conseil de la police en relations communautaires
    (Police Community Relations Council). De l’instruction au
    conseil juridique, en passant par la formation professionnelle et
    les soins médicaux, Clyde Bellecourt a voyagé à la fois à
    proximité et au loin pour pousser au changement et à l’équité.
    « Cela n’a jamais été juste un job pour lui, c’était un mode de
    vie », ajoute la directrice exécutive.
    Il a fourni un dernier effort pour extirper les mascottes racistes
    des équipes sportives — quelque chose que la lieutenante-
    gouverneure du Minnesota, Peggy Flanagan, a souligné lors de
    la déclaration qu’elle a effectuée à son sujet à CBS Minnesota-
    WCCO.
    « Le Pays indien a bénéficié du militantisme de Clyde

    Bellecourt, a-t-elle reconnu, il a ouvert la voie pour tant d’entre
    nous. »
    « Vous savez, concernant ses petits-enfants, il faudra s’assurer
    qu’à la fin, leurs descendants obtiennent l’équité... », reprend
    Mme Bellanger.
    Clyde Bellecourt lui avait demandé de porter son message :
    « Reste à la table. Tu dois continuer à travailler. Tu ne peux pas
    abandonner. Nous ne pouvons pas être seulement une voix
    silencieuse. Nous devons être là pour nous exprimer. »
    Il avait aussi rencontré des leaders dans le monde et parlé dans
    le cadre des Nations Unies.
    Lisa Bellanger conclut en disant qu’il s’est éteint chez lui, dans
    sa famille, après une longue bataille contre le cancer.
    Article paru le 11 janvier 2022 sous le titre « Clyde Bellecourt dies » dans
    le site web de CBC Minnesota-WCCO, minnesota.cbslocal.com,
    https://minnesota.cbslocal.com/2022/01/12/clyde-bellecourt-dies

    Clyde Bellecourt | Project Humanities

    Clyde Bellecourt

    (© Humanities Project - Arizona State University)

    NOTES
    1. Clyde Bellecourt (Neegonwayweedun, « le Tonnerre avant la
    tempête ; 1936-2022). Leader, défenseur des droits civils,
    éducateur et enseignant autochtone américain. Né sur la réserve
    ojibwée de White Earth (Terre Blanche, nord-ouest du
    Minnesota), il grandit dans la pauvreté et, suite à de menus
    larcins, fut placé à l’âge de 11 ans dans une maison de
    correction, la Red Wing State Training School (l’École
    professionnelle d’État de Red Wing). Cinq ans plus tard, il
    rejoignit ses parents, qui avaient été déplacés à Minneapolis
    dans le cadre de l’Acte de délocalisation des Indiens (Indian
    Relocation Act, 1956), lequel promettait faussement à ces
    derniers des emplois, de meilleures conditions de logement, et
    un bon accueil de la part de la population blanche urbaine. À 25

    ans, grâce aux militants George Mitchell, Dennis Banks, Eddie
    Benton-Benai et Russel Means, il découvrit la spiritualité,
    l’histoire et la langues ojibwées, et en 1968, fonda avec eux le
    Mouvement des Indiens américains (American Indian
    Movement, AIM) : celui-ci avait pour objectif de réveiller la
    conscience et l’identité des Autochtones, ainsi que de
    sensibiliser la population et le gouvernement américains aux
    piètres conditions de vie de ces peuples. Le jeune homme s’y
    révéla particulièrement actif en co-créant des écoles et des
    organismes destinés à aider les siens dans une variété de
    domaines : éducation, logement, santé, recherche d’emploi,
    droits juridiques, lutte contre les addictions et l’errance,
    prévention de la violence, etc. En 1972, il co-organisa la marche
    sur Washington (District of Columbia, D.C.), intitulée « la Piste
    des Traités brisés » (The Trail of Broken Treaties), afin d’attirer
    l’attention du gouvernement sur le non-respect des traités. Un an
    plus tard, il participa aux 71 jours d’Occupation de Wounded
    Knee sur la réserve de Pine Ridge (Dakota du Sud), ancien
    théâtre du massacre des Sioux de 1890, qui, prise d’otages à
    l’appui, avait pour but de dénoncer la corruption des dirigeants
    politiques tribaux. Après avoir miraculeusement survécu à une
    blessure par balle sur la réserve de Rosebud (même État), il se
    rendit en 1977 aux Nations Unies pour exposer les mauvais
    traitements subis par les Autochones. Tout en se dévouant à leur
    bien-être, il ne cessa, le reste de sa vie, de mener ou de se
    joindre à des manifestations contre la violence et le racisme.
    Époux de Peggy Sue Holmes, il était père de quatre enfants et
    grand-père de nombreux petits-enfants.
    2. Le Mouvement des Indiens Américains (American Indian
    Movement, AIM) fut fondé en 1968 à Minneapolis (Minnesota)
    par George Mitchell, Dennis Banks, Eddy B. Banai et Clyde
    Bellecourt, pour défendre les droits des Autochtones. Au
    nombre de leurs revendications figuraient la restauration des
    traités brisés, la restitution des terres, la souveraineté tribale, la
    conservation de leurs cultures, ainsi que des conditions d’accès

    décentes aux soins médicaux, au logement et à l’éducation. Le
    mouvement se signala par l’occupation de plusieurs endroits :
    l’île d’Alcatraz (Californie), de novembre 1969 à juin 1971 ; le
    Bureau des Affaires indiennes à Washington (District de
    Columbia, DC), en novembre 1972, pendant une semaine ; et en
    février 1973, par un siège de 71 jours accompagné d'une prise
    d’otages dans la réserve de Pine Ridge (Dakota du Sud), théâtre
    du massacre des Sioux de Wounded Knee (1890). Le 25 juin
    1975, lors d'une commémoration de ce génocide sur les mêmes
    lieux, une fusillade qui fit deux victimes parmi les agents
    fédéraux entraîna l'arrestation arbitraire du militant Leonard
    Peltier (31 ans), puis sa condamnation pour meurtres à la prison
    à perpétuité. Malgré sa scission en deux factions depuis 1993, le
    mouvement continue aujourd’hui à préserver les intérêts des
    Autochtones et à faire vivre leurs pratiques culturelles et
    spirituelles.
    Lisa Bellanger (Young Links Woman ou « Femme aux jeunes
    liens » ; 1961-). Enseignante, défenseure des droits civils et
    leader autochtone américaine. D’origine asnishinabée et
    ojibwée, elle naquit sur la réserve de White Earth (Terre
    Blanche), dans le nord-ouest du Minnesota. Sa mère était
    Patricia Bellanger (1943-2015), cofondatrice en 1968 du
    Mouvement des Indiens Américains (American Indian
    Movement, AIM), qui l’initia très tôt à sa culture : chasse,
    cueillette, danses, cérémonies, etc. Adolescente, elle mit sur
    pied un club indien dans le collège pour Blancs qu’elle
    fréquentait à Minneapolis, St. Paul Open School, et y organisa
    un cours sur l’histoire indienne américaine pour tenter de pallier
    le racisme dont elle avait souffert dans son enfance. Elle
    effectua également des études à l’école alternative Heart of the
    Earth (Coeur de la Terre), qui avait été créée en 1972 par Clyde
    Bellecourt (1936-2022), un des fondateurs de l’AIM. Une fois
    adulte, elle participa à de nombreuses manifestations de défense
    des Autochtones contre la violence, le racisme, etc., et devint

    aussi une protectrice de l’eau. Elle est aujourd’hui directrice
    exécutive de l’AIM, plaçant « la guérison et la spiritualité au
    centre de ses actions », selon le vœu de son mentor Clyde
    Bellecourt.
    4. Appellation à la fois affectueuse et respectueuse qu’on donne
    à un aîné autochtone, même s’il ne fait pas directement partie de
    la famille.

     

     

     

     

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