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« JE SUIS LA PREUVE VIVANTE DE LA VIOLATION DES DROITS DE L'HOMME... », PAR LEONARD PELTIER
1er Novembre 2013 : << Déclaration du jour de deuil : << je suis la preuve vivante de la violation des droits de l'homme >> par Léonard Peltier prisonnier politique Autochtone aux Etats Unis
© bushka.czSymbole de toutes les résistances autochtones en Amérique du Nord, Leonard Peltier est emprisonné depuis 38 ans aux États-Unis pour un double meurtre qu'il n'a pas commis. Bien qu'étant considéré comme un «prisonnier politique» par de nombreux représentants de la Justice, militants, personnalités et organisations internationales, qui ne cessent de faire pression pour que son procès soit révisé, il n'a toujours pas obtenu satisfaction à ce jour.
Né à Grand Forks (Dakota du Nord) en 1944, ce membre des Premières Nations Sioux-Lakota, Anishinaabé et Chippewa, d'ascendance métisse canadienne-française, joua un rôle très actif dans les années 1970, au sein de l'American Indian Movement (AIM, Mouvement des Indiens américains), dans le réveil de la conscience autochtone et les revendications socio-économiques et culturelles des siens. Le 24 juin 1975, lors de la commémoration du massacre de Wounded Knee (1890)1, qui se déroulait à Pine Ridge (Dakota du Sud), deux faux Indiens à la solde du FBI s'infiltrèrent dans la réserve et deux agents fédéraux furent retrouvés assassinés.
Inculpé pour ces meurtres, Leonard Peltier fut jugé de manière expéditive à Fargo (Dakota du Nord), en 1977, et condamné à purger deux peines de prison à perpétuité, malgré une absence flagrante de preuves. Incarcéré tout d'abord au pénitencier de Leavenworth (Kansas), il croupit depuis l'année 2005 au centre de détention de Lewisburg (Pennsylvanie).Dans son bouleversant témoignage, Écrits de prison. Le Combat d'un Indien (Éditions Albin-Michel, Paris, 2000), mêlant récits en prose, poèmes, prières, contes, souvenirs, symboles liés à sa culture, etc. - et dont je recommande vivement la lecture -, Leonard Peltier clame son innocence et dénonce la machination politico-policière dont il a été victime, son seul crime étant, à ses yeux, celui d'être «un Indien».
Les barreaux qui le séparent du monde n'ont jamais empêché cet héritier spirituel de Crazy Horse2 et artiste-peintre d'être à l'écoute des grands bouleversements contemporains. Dans sa lettre annuelle, que j'ai traduite en français et reproduis ici, il nous met en garde contre la destruction qui guette la planète et les êtres humains, emportés par la spirale infernale du consumérisme et menacés par la montée de certains fanatismes. Plus que jamais, il exhorte les peuples autochtones à accomplir la mission sacrée que le Créateur leur a dévolue depuis des temps immémoriaux : celle de « gardiens de la Terre ».
Ismène Toussaint
DÉCLARATION DU JOUR DE DEUIL : « JE SUIS LA PREUVE VIVANTE DE LA VIOLATION DES DROITS DE L'HOMME... »PAR LEONARD PELTIER
(Traduit de l'anglais par Ismène Toussaint)1er novembre 2013 - Salutations à vous, mes parents, mes amis et mes supporters,
Voilà encore une autre année. Il me semble qu'il s'en est écoulé des milliers, alors qu'il n'y en a en réalité qu'une seule, depuis la dernière fois que j'ai dicté l'une de ces déclarations pour le Jour du deuil. Aussi, je tiens à redire comme la dernière fois, que je suis honoré que vous vouliez bien entendre mes paroles.
Parfois, lorsque je m'étends sur mon banc pour un court laps de temps, entre éveil et sommeil, je suis libre et je suis avec vous. Je sais que cela peut paraître mélodramatique - pourtant, je n'essaie pas de l'être - mais les choses vous affectent différemment ici, à l'intérieur, et elles vous affectent différemment lorsque vous vieillissez. Mais je veux dire de toutes mes forces que les choses ne changent pas, du moins pour moi.
Quand je pense à tout ce que ce monde d'affaires nous a fait perdre, quand je pense aux pertes d'eau pure, de rivières et d'océans, quand je pense aux pertes d'air pur, quand je pense aux pertes de liberté pour ces familles travaillant durement qui, autrefois, avaient un père qui pouvait prendre soin d'elles avec un seul emploi mais qui, maintenant, doit en cumuler deux ou trois - et la mère aussi doit travailler, et les enfants qui doivent rentrer de l'école à la maison avec leur propre clé, et attendre le retour de l'un ou l'autre de leurs parents... Quand je pense à ces pertes, quand je pense aux esclaves à salaire qui sont créés journellement dans le monde entier au nom du progrès, quand je pense à ces pertes, je pense... zut, nous avons surement une bonne raison d'être en deuil, mais je crois réellement que le mot « deuil » devrait avoir une signification différente pour nous ; pas quelque chose qui nous fasse pleurer et lever nos mains au ciel en disant : « Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi moi ? Pourquoi nous ? Pourquoi ceci ? » mais quelque chose qui nous fasse dire : « PLUS JAMAIS ». Quelque chose qui nous fasse faire un vœu, renouveler nos efforts, renouveler nos esprits, renouveler nos directions pour reprendre notre eau, reprendre notre air, reprendre nos forêts et nos montagnes, et nos vallées, redonner à cette mère-terre l'équilibre naturel que le Créateur lui a destiné.
Il faut que nous parlions aux églises, que nous parlions aux différentes religions, il faut que nous leur fassions reconnaître que la forme la plus forte du culte n'est pas de chanter des cantiques et de vous faire incliner la tête ; que la forme la plus forte du culte est de respecter, de restaurer et d'équilibrer la beauté de la nature et de la terre qui nous a été donnée, que celle-ci est une partie de nous, que nous en sommes une partie, et que nous en sommes responsables.
Ceci peut ressembler aux radotages d'un vieil homme de 69 ans, emprisonné depuis 38 ans, mais j'ai eu beaucoup de temps pour réfléchir à ces choses et quand mes petits-enfants viennent me rendre visite, cela me donne le sentiment de l'urgence qu'il y a, pour nous tous, de commencer à faire quelque chose MAINTENANT !
Si chacun de vous faisait le vœu d'entraîner six autres personnes à faire au moins UNE chose sensée pour restaurer cet équilibre et de mettre en réseau chacune d'entre elles, et d'en entraîner encore six, et de déployer ce maillage à partir de là comme les branches d'un arbre, alors, ensemble, nous pourrions faire la différence. Nous pouvons faire la différence en commençant aujourd'hui. Ce jour de deuil deviendrait le matin d'un nouveau jour !J'ai cité d'autres personnes avant et je le fais donc à nouveau parce que je respecte la sagesse des anciens et des gens ayant un long passé. Quelqu'un, je ne me souviens plus qui, disait un jour ceci : « Il faut que tout le mal triomphe si les bonnes personnes ne font rien. » Si c'est plus que ce qui vous importe ou si vous pensez que vous ne pouvez pas vous engager avec les autres pour une raison quelconque, je le respecterai ; mais je vous encouragerais à planter au moins un arbre supportant un fruit, afin que quelqu'un, dans le futur, peut-être un enfant, ait quelque chose à manger. C'est peut-être une autre créature vivante qui pourrait avoir un endroit où se réfugier ou de la nourriture à manger... Il y aura toujours des changements sur toute la terre et dans toute l'humanité, les uns incontrôlables, les autres faits à dessein.
Je sais que nous pouvons effectuer un changement pour le meilleur si nous réunissons nos cœurs et nos esprits, et si nous laissons ce jour de deuil être un temps de renouveau ; nous pouvons diffuser le concept que l'humanité doit vivre en harmonie avec les créateurs qui travaillent habilement, et les uns avec les autres. Si ce temps que j'ai passé ici, en prison, ne pouvait rien produire de valeur, je prierais pour qu'il vous pousse à vous engager. Trouvez les bonnes choses à l'intérieur du gouvernement et soutenez-les, et trouvez les mauvaises choses à l'intérieur du gouvernement, et changez-les. Le gouvernement, tel qu'il se présente aujourd'hui, est sur le point de faire perdre aux gens leurs droits constitutionnels. Le gouvernement viole la Constitution tant et plus. Ces violations ont commencé avant vous ou même avant ma conception. Comme certains d'entre vous doivent le savoir, la Constitution est une copie de la loi de la Confédération des Six Nations iroquoises. À l'origine, elle avait été établie de manière à ce que les gens aient un maximum de libertés, en autant qu'ils ne transgressent pas les droits naturels des autres ou, en essence, qu'ils ne fassent pas de mal à autrui. Les libertés et le respect que, selon la loi, nous devrions avoir les uns envers les autres dans cette nation, devraient s'étendre à tous, à l'extérieur de ce royaume ; parce que ce qui est bon pour un homme devrait l'être pour les autres.
Nous devrions permettre aux autres gens de se libérer de la peur. Je me souviens d'un vieux juif que j'avais rencontré autrefois dans une quincaillerie : j'avais engagé la conversation avec lui. Il avait combattu durant la Seconde Guerre mondiale et m'avait dit ces mots que je n'ai jamais oubliés : « Ce n'est pas la nation pour laquelle j'ai toujours combattu, cette nation est devenue une nation de gens qui ont peur de leur gouvernement ; et quand les gens ont peur de leur gouvernement, ils ne sont pas libres ; et j'ai remarqué que ce que les gens feront de mal à autrui, tôt ou tard, si les circonstances changent, ils vous le feront à vous aussi. »
Ces violations des droits humains doivent s'arrêter. Je sais que la tâche doit sembler écrasante et je ne peux pas dire que j'ai la réponse pour réussir un changement ; mais ce que je connais, c'est la réponse pour échouer : ne rien faire. Aussi, si mon emprisonnement ne sert à rien d'autre qu'à être la preuve vivante de ces violations, alors qu'il le soit, mais c'est la réalité. Maintenant, cela a été une violation choisie, mais il y a des pouvoirs en action qui cherchent à les infliger à tout un chacun. Cela me rappelle une histoire que j'avais entendue jadis, dans laquelle un homme disait ceci :
« D'abord, ils sont venus pour les communistes, et je n'ai pas parlé - parce que je n'étais pas communiste.
Puis ils sont venus pour les socialistes ; et je n'ai pas parlé - parce que je n'étais pas socialiste.
Puis ils sont venus pour les syndicalistes ; et je n'ai pas parlé - parce que je n'étais pas un syndicaliste.
Puis ils sont venus pour les juifs ; et je n'ai pas parlé parce que je n'étais pas juif.
Puis ils sont venus pour moi - et il n'y avait plus personne pour parler pour moi. »3
Je vous demande de vous rappeler ces choses parce que ce sont des évidences qui sont arrivées et qui arriveront de nouveau, à vous et à vos enfants, et aux enfants de vos enfants, si nous ne nous levons pas. Un célèbre guerrier de la Révolution mexicaine, qui s'appelait Émiliano Zapata4, a dit un jour ceci : «Je préfèrerais mourir debout que de vivre à genoux.» Je pourrais poursuivre longtemps ainsi mais je suppose que vous comprenez ce que je veux dire. Je vous encourage à être actif, à vous lever sur votre sol et à recouvrer le sol que nous avons perdu.Dieu, si je pouvais être là, avec vous !
Je vais terminer cette lettre pour aujourd'hui. Soyez reconnaissants pour le temps que vous avez, soyez reconnaissants de vous avoir les uns les autres, et serrez-vous dans les bras les uns des autres pour moi.Je vous verrai quand je vous verrai.
Votre ami
Leonard Peltier
Sites consacrés à Leonard Peltier : http://www.leonard-peltier.com ;
http://www.amnestyusa.org/ (rubriques « Security and Human Rights », Droits sécuritaires et humains) ; voir également les pages Facebook à son nom.
NOTES1. Le 29 décembre 1890, le 7e Régiment de cavalerie américaine avait massacré à Wounded Knee Creek (Dakota du Sud) près de 200 Indiens sioux lakotas, hommes, femmes et enfants, ainsi que leur chef Big Foot (né vers 1826). Cet acte marqua la fin des guerres indiennes.
2. Crazy Horse (Cheval fou ; vers 1839-1877). Chef et guerrier lakota. Dans sa langue natale, son nom, Thašunka Witko,signifiait « ses chevaux ont le feu sacré ». Né peut-être dans le Dakota du Sud, il se distingua par un courage à toute épreuve, notamment lors des batailles qu'il gagna contre les militaires américains venus s'emparer des territoires indiens : la plus célèbre est celle de la Little Big Horn (contre le général George Custer, 25 juin 1876). Cependant, le 8 janvier 1877, il fut battu dans les Wolf Mountains par le colonel Nelson Miles et contraint de se rendre le 6 mai suivant au fort Robinson (Nébraska), avec 900 des siens. Choisi comme éclaireur par l'armée américaine, il fut cependant victime des rumeurs malveillantes du chef lakota Red Cloud (Nuage rouge, 1824-1910), qui était jaloux de sa réputation, et assassiné par son ancien frère d'armes, Little Big Man (ou par un gardien de prison), le 5 septembre de la même année. Ses parents l'enterrèrent dans un lieu tenu secret de la vallée de Wounded Knee.
3. Il s'agit d'un texte de Martin Niemöller (1892-1984), intitulé « Le silence des pantoufles est plus dangereux que le bruit des bottes ». Arrêté en 1837 par les nazis, ce pasteur protestant allemand fut envoyé au camp de concentration de Sachsenhausen, puis à celui de Dachau (1941), avant d'être libéré en 1945.
4. Émiliano Zapata (1879-1919). Éleveur de bétail et révolutionnaire métis mexicain. Né à San Miguel Anenecuilco (État du Morelos), sous la dictature du général Porfirio Diaz (1830-1915), il grandit au sein d'une famille de propriétaires fermiers. En 1910, il rejoignit les paysans qui exigeaient la restitution des terres collectives ayant été arbitrairement accaparées par leshaciendas et leur en fit rendre une partie de manière pacifique. L'année suivante, il prit la tête des agriculteurs de la région méridionale engagés dans le mouvement révolutionnaire de Francisco Madero (1873-1913), qui parvint à renverser le dictateur à son profit. Mais Zapata s'opposa bientôt à lui, en raison de sa lenteur à mettre en application une véritable Réforme agraire visant à supprimer l'inégalité dans la répartition des terres. En 1913, le nouveau dirigeant ayant été à son tour chassé par Victoriano Huerta (1850-1916), un partisan du général Diaz, Zapata s'allia à Poncho Villa (1873-1923), un révolutionnaire du nord du Mexique, et aux constitutionnalistes de Venustiano Carranza (1859-1920). En 1914, ce dernier accéda au pouvoir, mais sans organiser d'élections et en tentant d'évincer Zapata sous de fausses accusations de trahison. Après avoir occupé quelque temps la ville de Mexico avec Poncho Villa, le révolutionnaire fut alors contraint de se retirer dans sa région natale, où il fonda un réseau d’écoles et de services publics, tout en continuant à défendre la Réforme agraire. Mais Carranza le fit assassiner le 10 avril 1919 par les hommes du colonel Jesús Guajardo.
«Hawkman II» (L'homme-faucon II), autoportrait de Leonard PeltierDAY OF MOURNING STATEMENT FROM LEONARD PELTIER
November 2013 - Greetings my relatives friends and supporters
It is yet another year. It seems like a thousand years ago but only a year in time in reality from the last time I dictated one of these statements for the day of mourning
so, again, I want to say as last time, that I am honored that you would want to hear my words.Sometimes when I lay on my bunk and I am between sleeping and awake, for a small moment of time, I am free and I am there with you. I know this sounds kind of melodramatic and I am not trying to be so, but things affect you differently inside of here and things affect you differently as you get older. But I want to say with all my strength, some things don’t change, at least not for me.
When I think about all we have lost to this corporate world, when I think about the losses of clean water and rivers and oceans and when I think about the losses of clean air when I think about the losses of freedom for hard working families that once had a father that could take care of his family with as single job but now has to work two or three jobs and the mother must work too and the children that come home from school with their own key and have to wait the return of one of their parents. When I think of these losses, when I think of the wage slaves that are being created daily all over the world in the name of progress, when I think of these losses I think... we damn sure have a good reason to mourn, but I really believe that the word mourn should have a different meaning for us, not something where we cry and throw our hands up and say “ WHY WHY, WHY ME, WHY US, WHY THIS” but something that we say NO MORE to. Something we make a vow to, renew our efforts, renew our minds, renew our directions to take back our water take back our air take back our forests and our mountains and valleys, restore this mother earth to the natural balance the creator meant it to be.
This may sound like the ramblings of some old 69 year old man in prison for 38 years but I have had a lot of time to think about these things and when my grandchildren come to visit me, it gives me a sense of urgency for all of us to start doing something NOW!
If each one of you would take a vow to get six other people along with yourself to do at least ONE meaningful thing to restore this balance and get each one of those people to network and get 6 more people and let it go out from there like the branches of a tree then together we can make a difference. We can make a difference starting today.
This day of mourning would become the morning of a new day!I have quoted others before and I do so again because I respect the wisdom of elders and people long past. Someone once said and I don’t remember who said it, “All evil needs to triumph is for good people to do nothing.”
If this is more than you care to do, or if you think you can’t be involved with others for some reason, I respect that, but I would encourage you to at least plant one fruit bearing tree that someone in the future, perhaps some child would have something to eat. That maybe some other living creature might have a place of shelter and food to eat. there will always be changes throughout the earth and throughout mankind, some uncontrollable and some with design.
I know we can make a change for the better if we put our hearts and minds together and let this day of mourning be a time of renewal, we can spread the concept that mankind must live in harmony with the creators handy-work and with one another. If this time I have spent here in prison could produce anything of value I pray that it would move you to become involved. Find the right things within government and support them, and find the wrong things in government and change them. This government as it stands right now is on the verge of losing what constitutional rights people have. This government is violating the constitution over and over and over. These violations started before you or I were even conceived. As some of you may know the Constitution is a copy of the Iroquois 6 nations Confederacy law. The constitution originally was designed so that men would have maximum freedoms as long as they did not infringe on the natural rights of others or in essence harm someone else. The freedoms and respect that the law implies that we should have for one another in this nation should extend to all those outside of this realm because what is right for one man should be right for others.
We should allow other people to be free from fear. I remember an old jewish man I once met in hardware store, I engaged in conversation with him. He had fought in WW2 and he said to me, and I always remember his words, “this isn’t the nation I fought for, this nation has become a nation of people who are afraid of their gov’t and anytime the people are afraid of their gov’t they are not free and I have noticed that what people will do to someone else wrongfully, sooner or later if circumstances change they will do it to you also.
These violations of human rights must stop. I know the task may seem overwhelming and I can’t say that I have the answer for success at making a change but I do know the answer for failure.. thats to do nothing.
So if my imprisonment serves nothing else but to be living proof of these violations, then so be it, but it is a reality. Right now, it has been selective violation, but there are powers at hand that seek to inflict those violations upon everyone. This reminds me of a story that I heard once where a man said:
“First they came for the communists, and I did not speak out—
because I was not a communist;
Then they came for the socialists, and I did not speak out—
because I was not a socialist;
Then they came for the trade unionists, and I did not speak out—
because I was not a trade unionist;
Then they came for the Jews, and I did not speak out—
because I was not a Jew;
Then they came for me—
and there was no one left to speak out for me.”I ask you to remember these things because they are truisms that have happened and they will happen again to you and your children and your children’s children if we do not take a stand. a famous warrior named Emiliano Zapata from the Mexican revolution once said “I would rather die on my feet then live on my knees” …. I could go on and on but I suppose you get my meaning. I encourage you to be active, to stand your ground and help us recover the ground we have lost.
God, I wish I could be there with you.
I am going to close for now. Be thankful you have the time you have, be thankful you have each other, and give each other a hug for me.
I will see you when I see you
Your friend
Leonard Peltier
Websites about Leonard Peltier: http://www.leonard-peltier.com;
http://www.amnestyusa.org/ ("Security and Human Rights"); see also Leonard Peltier Facebook pages.
© Leonard Peltier -
Ismène Toussaint -
Tags : Leonard Peltier, Crazy Horse, free Leonard Peltier
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